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"Vacances apprenantes et culturelles" : il y aura des offres dans tous les départements de France, sauf en Guyane où les écoles ne rouvriront pas avant septembre (G. Attal)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 14 mai 2020.

Il y aura une offre de loisirs et de "vacances apprenantes et culturelles" dans tous les départements de France, a assuré, hier mercredi 13 mai 2020, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, Gabriel Attal, aux sénateurs de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication qui l'auditionnait sur les conséquences de la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 sur les politiques publiques en matière de jeunesse et de vie associative. Partout, "sauf en Guyane", territoire qui "a fait le choix de ne pas rouvrir ses écoles avant septembre", a expliqué le secrétaire d'État. Cette fermeture empêchera la tenue du dispositif "École ouverte", mais, les centres de loisirs pourront fonctionner, a-t-il encore précisé. Cette audition en téléconférence a été l'occasion de préciser les pistes de travail retenue pour construire le dispositif complet qui sera proposé aux enfants cet été, loisirs, apprentissages, colonies, dont il avait déjà livré une préfiguration à l'Assemblée nationale et au Sénat (lire ici et ici).

C'est "une fusée à trois étages" qui devrait constituer cet "été apprenant et culturel", a précisé le secrétaire d'État. Un été pour lequel sont visés des objectifs multiples, puisqu'il doit "permettre de s'évader, d'aller dans la nature, de rencontrer d'autres enfants, mais aussi de rattraper un certain nombre d'apprentissages". Au premier "étage", le "renforcement très important du dispositif École ouverte" avec des apprentissages le matin et des actions avec des organismes d'accueil de loisirs l'après-midi, s'ajoute un deuxième "étage", des "micro-séjours de découverte", soit de type scoutisme en nature, soit de découverte patrimoniale.

Concilier temps d'apprentissage informels et formels dans les colonies

Le troisième "étage" concerne les colonies de vacances "que nous devons développer de façon massive si possible", a indiqué le secrétaire d'État, mais sous réserve d'arbitrage positif attendu pour le 2 juin prochain. Sur ces dernières, qui sont "toujours un moment d'apprentissage pour les jeunes", les partenaires travaillent, explique-t-il, à la façon dont pourra se concilier ce temps d'apprentissage informel avec "un temps d'apprentissage formel", pour "faire du rattrapage".

Le secrétaire d'État n'a pas donné de réponse précise concernant les personnels qui pourraient encadrer ces apprentissages dans le cadre de ces colonies mais a évoqué des pistes : des enseignants volontaires, l'utilisation de ressources produites par l'Éducation nationale, d'autres produites par des associations. Il a indiqué que le but était de concevoir "un cahier des charges solide et partagé par tous les acteurs".

Les contrats de Service civique incluront la possibilité de basculer sur des missions d'urgence en cas de crise

Le secrétaire d'État a aussi dressé un état des lieux de la prise en compte du secteur associatif, alors que "les associations ont été très impactées par la crise et le confinement" et que "l'essentiel des activités ont dû être stoppées" même si un certain nombre, portant des missions "vitales" comme l'aide alimentaire et les aides d'urgence, ont poursuivi leurs actions. Outre faire un point sur les aides (accès notamment, pour les associations "employeuses", au chômage partiel, au prêt garanti par l'État ou PGE et au fonds de solidarité, et pour les non "employeuses", report des charges, maintien des subventions conditionnées normalement à la tenue des projets même s'ils ne se sont pas tenus, accès au PGE...), il a annoncé que le gouvernement travaillait sur un plan de relance associatif. Ce dernier portera notamment "sur la sauvegarde et le développement de l'emploi", non pas en opérant un retour à l'emploi aidé, mais via un soutien destiné à leur permettre de développer "la capacité à porter dans la durée leurs emplois" : il s'agira donc d'un accompagnement pour les aider à développer leurs ressources propres, le mécénat, etc.

Gabriel Attal a évoqué aussi des évolutions possibles pour répondre, dans la durée et dans le cas de nouvelle crise, à un enjeu auquel les associations ont dû faire face les premières semaines du confinement : la question de la ressource bénévole. Le secrétaire d'État rappelle en effet que des associations n'ont pas pu se mobiliser au départ, faute de récupérer des bénévoles pour une raison simple : les plus de 70 ans constituant un tiers des réguliers du secteur associatif aujourd'hui. Si l'État a pu constituer une réserve civique à laquelle 300 000 personnes "motivées" se sont inscrites et dans le cadre de laquelle un peu plus de 100 000 missions ont été confiées, les services civiques qui avaient été stoppés - (sur les 58 000 jeunes qui étaient en mission, seuls 20 000 ont pu poursuivre au moment du confinement) - n'ont pu être mobilisés immédiatement sur ces missions d'urgence, du fait de "l'insécurité juridique" à laquelle étaient confrontés les organismes qui les employaient, problème qui a été résolu deux semaines après avec la signature d'avenants. À ce titre, est envisagé de "transformer" les futurs contrats, afin d'inclure cette possibilité, avec leur accord, de mise à disposition sur une mission urgente, afin de permettre cette "agileté si une crise survenait à nouveau".

Pas de prolongement des services civiques arrêtés pendant le confinement sauf s'il y a des besoins pour l'École ouverte

Gabriel Attal s'est dit en revanche opposé au prolongement de la durée des services civiques pour ceux dont les missions ont été stoppées pendant le confinement (mais qui ont continué à percevoir leurs indemnités). Prolongement qui augmenterait ce budget de 150 millions d'euros et qui ne serait pas pertinent, selon lui, pour ceux dont les structures ne travaillent pas l'été, comme les 12 000 affectés dans des missions de l'Éducation nationale, "sauf s'il y a des besoins pour le dispositif École ouverte", par exemple. De la même manière, il ne "considère pas nécessaire de donner une règle unique sur la durée" du service civique - actuellement, ils se déroulent en moyenne sur 7,2 mois -, car si "pour certains des missions plus longues sont justifiées, pour d'autres non". Pour lui, il faut garder cette capacité à "s'adapter aux réalités du jeune et de la mission". Il a rappelé que le budget affecté au service civique était de 500 millions d'euros pour 2020 contre 385 millions d'euros en 2017, ce qui représente une augmentation de 60 % de ce budget depuis 2017.

Enfin, le secrétaire d'État a annoncé un changement dans l'organisation de la prochaine vague de jeunes qui allait entrer en SNU (Service national universel), avec l'inversion des deux phases qui rythment ce programme, puisque les jeunes débuteront par leur mission d'intérêt général cet été, alors que le séjour de cohésion devrait se tenir à l'automne.

Dans son propos liminaire, la présidente de la commission de la culture au Sénat, Catherine Morin-Desailly, qui a salué le rôle des associations qui, "face à la crise, ont su se mobiliser, même au-delà de leurs compétences" et "renforcer la résilience dans les territoires" a indiqué qu'en France, actuellement, 15 millions d'associations mobilisent entre 16 et 20 millions de bénévoles. Leur nombre augmentait jusque là de 2,4 % par an.

Voir aussi les projets de textes sur les ACM et les colonies de vacances (ToutEduc ici)

Camille Pons

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