Le salon de la "liberté pédagogique" n'a rien d'un "entre-soi", affirme Anne Coffinier
Paru dans Scolaire le dimanche 07 avril 2019.
"Nous avons voulu ce salon pour montrer ce que peut faire la liberté scolaire", déclare Anne Coffinier interrogée par ToutEduc à l'occasion de la première édition du "Libsco", le "salon de la liberté pédagogique". La directrice générale de la Fondation pour l'école évoque la diversité du bon millier de visiteurs accueillis, "de la femme voilée à l'enseignant d'un établissement public à la recherche d'autre chose". "La publicité que nous avons faite dans le métro a beaucoup contribué à éviter cet 'entre-soi' que certains nous prédisaient", ajoute-t-elle. Elle évoque également la diversité des exposants, du groupe scolaire Saint-Dominique à la Lab school, de "Lire-écrire" qui promeut "les manuels de lecture efficaces" à l'Eden School qui forme au métier de developpeur (ou développeuse) web des jeunes sortis de 3ème, de l'International school of Paris à l'Afocal qui propose "l'écriture chantée" ou au Centre de formation Montessori. "Nous faisons dialoguer entre eux des gens qui habituellement ne se parlent pas, sinon pour s'opposer".
En revanche, les écoles Steiner, les écoles musulmanes et les écoles "démocratiques" n'ont pas été acceptées, notamment parce qu'elles n'éduqueraient pas à l'esprit critique ou parce que "une école où les enfants font ce qu'ils veulent" représente une prise de risque que la fondation ne peut encourager, même si Ramin Farhangi, le créateur de l'Ecole dynamique de Paris, était invité à débattre des finalités du système scolaire.
Parmi les partenaires pour ce salon de la Fondation pour l'école, Zenéduc propose un programme pour améliorer confiance en soi, bien-être, et méthodologie. L'entreprise a notamment mis en place une formation de 15h, en présentiel, pour des étudiants de l'Université d'Evry, elle est en discussion avec d'autres établissements d'enseignement supérieur, mais aussi avec une commune qui a voté une subvention pour l'amélioration du niveau en orthographe des élèves de CM1 et CM2, l'inspectrice de circonscription recherche une école test... Créée il y a trois ans, elle a déjà dispensé, en présentiel et en ligne quelque 5 000 heures d'accompagnement des parents et de soutien scolaire.
Autre partenaire, la "Lab school" (voir ToutEduc ici) ouvre un second lieu à Paris, et elle accueillera une cinquantaine d'élèves l'an prochain, du CP à la 5ème. Se fondant sur les acquis de la science tout "en accordant une attention toute particulière au développement des compétences socio-émotionnelles", elle attend d'avoir 5 ans d'existence pour passer sous-contrat, mais son statut ne l'empêche pas d'essaimer déjà son modèle dans l'Education nationale, avec un lycée laboratoire à Dijon (voir ToutEduc ici) et un projet de "collège apprenant" à Aubervilliers, en rapport avec le Campus Condorcet (Paris I, Paris 6, EHESS...).
Voir aussi sur ToutEduc le débat Anne Coffinier - Philippe Meirieu (en clair, ici, ici, ici)