Enseignement privé catholique:
Paru dans Scolaire le mardi 15 décembre 2009.
"La Croix" publiera demain un dossier sur les "50 ans de la loi Debré" et un sondage CSA tendant à prouver que "la guerre scolaire s'est apaisée" puisque 84% des Français jugent favorablement la liberté qu'elle offre aux parents de scolariser leurs enfants dans le public ou le privé, même si seuls 46% des parents d'élèves souhaitent effectivement scolariser leurs enfants dans le privé. Plus de 8 Françaissur 10 trouvent que l'enseignement privé est de bonne qualité, mais seuls 37% estiment qu'il fait le nécessaire pour être accessible au plus grand nombre. Commentant ces résultats, Eric de Labarre, secrétaire général de l'enseignement catholique, réaffirme que les établissements privés doivent fonder leur offre sur "une conception chrétienne de l'Homme" et non pas sur une analyse du marché scolaire, et des demandes des familles, car cela pourrait provoquer un certain "affadissement" de leur projet. Une réponse à mettre en regard des propos de Tareq Oubrou, rapportés dans le dossier. Le recteur de la mosquée de Bordeaux a scolarisé ses enfants dans l'enseignement catholique: "Les parents cherchent à assurer l'avenir de leurs enfants. Dans les banlieues surtout, où il y a des problèmes de discipline, de violence, ce qui n'aide pas les enfants à réussir. Les musulmans veulent sortir de leur marginalité, accéder à un statut social honorable."
Eric de Labarre note par ailleurs que le privé intéresse prioritairement les parents dont le revenu se situe entre 1000 et 2000 €/mois (et plus particulièrement la tranche 1500-2000). Pour eux, l'école reste un "ascenseur social" et ils n'ont pas les moyens, comme les catégories supérieures de choisir les établissements cotés du public, situés en Centre-ville.
Il estime par ailleurs que "l'article 89" de la loi de 2004, également appelé "amendement Charasse", était plus favorable à l'enseignement privé que la "loi Carle", mais créait des difficultés avec les collectivités, dont il comprend qu'elles soient inquiètes de voir des familles scolariser leurs enfants dans d'autres communes quand l'école publique est menacée de fermeture. "Il faut être lucides et concilier les nécesssités de l'aménagement du territoire et la liberté individuelle." Il reconnaît aussi les problèmes budgétaires posés aux communes. Si les forfaits d'externats doivent être réévalués, de 100% en moyenne, le SGEC demande surtout un agenda pour cette mise à niveau.
Avec les parents d'élèves, il dénonce "l'injustice flagrante" de la dotation en AVS (auxiliaires de vie scolaire, pour l'accompagnement des enfants handicapés): 44 000 dans le public, 1 303 dans le privé, qui en demande 669 pour répondre à ses besoins, même s'il scolarise proportionnellement environ moitié moins d'enfants handicapés que le public.
Sur "la loi Carle", lire "ToutEduc (Financement du privé: une proposition de loi qui étend la concurrence public-privéet Loi Carle, financement de l'enseignement privé: le débat continue)