Aider tous les collégiens à réussir suppose d'installer "des moments de reflexivité" (M. Develay au colloque de la Fondation de France)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 14 novembre 2014.
"La confiance, c'est la base, tu regardes ce qui est positif en toi", "Faut qu'on m'aide à changer, je peux pas toute seule", "quand je fais des trucs bien, je suis contente, mais quand je ne fais rien, je m'amuse"... Ces paroles de collégiens sont extraites d'un petit film projeté dans le cadre du colloque organisé à l'occasion de la signature par le ministère de l'Education nationale et la Fondation de France d'une convention de 3 ans, le MEN apportant un soutien de 600 000 € aux actions lancées par l'organisme de mécénat pour "aider tous les collégiens à réussir".
La petite histoire retiendra que c'est Jean-Paul Delahaye, alors inspecteur général, qui en 2009, a soufflé à la Fondation de France qui voulait lancer un nouvel appel à projets en direction des scolaires, l'idée de se centrer sur ce niveau. Depuis, elle a vu évoluer ses choix lorsqu'elle sélectionne les projets. D'abord centrée sur le financement d'actions en périphérie des établissements, elle a, dès la deuxième année, progressivement voulu "travailler dans" les collèges, et sur les 263 projets auxquels elle apporte ou a apporté son concours depuis 4 ans, 102 sont effectivement dans des collèges, 26 dans des classes de 4ème-3ème des lycées agricoles et seules 44 sont portées par des associations et en dehors des établissements. Chacun de ces projets a reçu en moyenne près de 10 000 €, ce qui représente un peu moins de la moitié de son coût. Anne Bouvier, qui est responsable du programme "enfance-éducation" de la Fondation, n'est en revanche "pas fière" de constater que seulement 2 % des projets sont situés outre-mer, et elle lance un appel aux associations et établissements ultramarins.
Les élèves, les enseignants, les parents, les établissements
Ces projets peuvent porter sur l'amélioration des conditions de travail des élèves, par exemple en réorganisant les plages horaires, sur les pratiques artistiques et toutes les "pédagogies du détour", sur la découverte des métiers, sur la mise en place d'instances de médiation et de "cercles de parole"... Ils peuvent aussi porter sur l'aide et l'accompagnement des enseignants, souvent par des universitaires, sur les relations avec les familles, lesquelles restent souvent difficiles, même après une action bien menée, ou sur l'organisation de l'établissement et la mise en place de modes de travail collaboratifs et participatifs...
Michel Develay (sciences de l'éducation, Lyon-II) fait remarquer que tous ces dispositifs ont en commun de favoriser des moments "de réflexivité", et il met en évidence la grande "lucidité" des élèves qui sont intervenus dans le court-métrage de Claude Mourieras. Il souligne aussi l'importance des médiations, celle d'un groupe de pairs ou celle d'un animal dans le cadre d'un élevage de lapins ou d'une activité équitation, car elles "permettent de ne pas parler de soi directement", de prendre un peu de distance avec soi-même.
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Le site de la Fondation de France ici