Il faut démocratiser l'accès aux niveaux 5 et 6 de PISA (Commissariat à la stratégie et à la prospective)
Paru dans Scolaire le mardi 27 mai 2014.
"A côté de la lutte contre le décrochage scolaire, qui vise à répondre au problème central des inégalités et de l’échec scolaire, la France doit veiller à élargir la base de ses bons élèves et à en remonter le niveau dès la scolarité obligatoire, elle doit viser une augmentation du nombre des élèves qui se situent au dessus du niveau 5 dans PISA." La note d’analyse du Commissariat général à la stratégie et à la prospective présentée à la presse par Vanessa Wisnia-Weill, hier mardi 27 mai, pose d’emblée la question de ceux qui "suivent sans difficulté". Or l’enquête PISA 2012 fait apparaître un recul de la France qui avait 15% d’élèves au-dessus du niveau 5 en 2003 et n’en produit plus que 13% en 2012 quand dans le même temps l’Allemagne progresse à 17,5.
Vanessa Wisnia Weill considère que la France surexpose aux maths lexicales (sujets à énoncé littéral et pratique) aux dépens des mathématiques formelles. Alors que le collège , "c’est l’âge de tous les dangers (décrochage, etc.), on peut rechercher la dimension ‘épreuve’ dans un sens positif, le dépassement au niveau de l’exigence pourrait être davantage valorisé". La différenciation qui "est déjà sur la table pour les élèves en difficulté comme outil contre le décrochage, on doit la penser pour le niveau général" et de préciser : "en Allemagne, ils mettent en place des parcours d’excellence...".
Le rapport évoque la possibilité de proposer des approfondissements modulaires et d'arbitrer en faveur de l'approfondissement plutôt que de l'exhaustivité, car il est "nécessaire à la métacognition", et il précise que "l’idée est de démocratiser l’accès au bon niveau, et, à côté de l’objectif de lutte contre le décrochage, d’élever notre modèle éducatif en reconnaissant la diversité des talents".