Le laboratoire de l'égalité pointe la campagne "sexiste" de recrutement de l'Education nationale
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 26 novembre 2013.
"Encore aujourd'hui, on remarque que les présidents coupent plus facilement la parole aux députées femmes qu'aux hommes" a constaté George Pau-Langevin en ouverture de la conférence du Laboratoire de l'égalité le 22 novembre au Salon de l'Education.
Ce laboratoire, fondé en 2010 par Olga Trostiansky, présidente de la Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF), rassemble des élus, des chercheurs, syndicalistes, journalistes, militants associatifs, et compte aujourd'hui plus de 2 000 membres.
Il faut se battre contre "la malédiction des 20%" : 20% de femmes dans la représentation nationale et dans les conseils d'administration, 20% des tâches domestiques prises en charge par les hommes... " rappelle Brigitte Grésy, membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes et l'auteur du rapport sur l’égalité professionnelle remis en juillet 2009 au ministre du travail. "Si toutes les espèces animales sont divisées entre mâle et femelle, la sociologue Françoise Héritier fait remarquer que seule l'espèce humaine a institué une hiérarchie entre les deux groupes", au détriment des femmes qui symbolisent le moins, le négatif. "Savoir qu'on est sensé être moins bon diminue la capacité de concentration et de confiance en soi" commente-t-elle.
Brigitte Grésy souligne qu'il y a encore beaucoup à faire. Et donne l'exemple de la campagne de recrutement de l'Education nationale qui montre un homme sur fond bleu, assis devant un ordinateur portable dans une pose dynamique. A gauche, la femme nimbée dans un rose pastel est assise et adossée à une bibliothèque, plongée dans un livre. "Laura a trouvé le poste de ses rêves" tandis que "Julien a trouvé un poste à la hauteur de ses ambitions"...
Le bureau des affaires sexistes ici
Le site du laboratoire de l'égalité ici