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Rythmes scolaires : "Nous avons accepté la co-éducation" (V. Peillon)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 21 novembre 2013.

Vincent Peillon a été très applaudi par les élus qui occupaient tous les gradins de l'immense auditorium du salon des maires, pour un "atelier" sur les rythmes scolaires, ce 21 novembre, mais Annie Genevard (députée UMP et rapporteure de la commission culturelle de l'Association des maires de France) l'a également été quand elle a estimé que "la concertation avec les maires [avait été] négligée" tout comme Xavier Bertrand, quand il a demandé "la liberté pour les maires". En revanche, George Pau-Langevin a été huée par une partie de la salle et applaudie par l'autre quand elle a estimé que la réforme des rythmes scolaires était une "occasion pour les élus de travailler main dans la main avec les enseignants", mais qu'il n'était pas nécessaire de viser des activités du type "cithare indienne". Les élus apparaissent donc plus ouverts au dialogue que la rumeur médiatique ne le donnait à penser, mais ils ne sont pas tous acquis même s'ils se disent tous favorables au principe d'une réforme.

Sans que cela soit confirmé, il semblerait que le ministre de l'Education nationale soit prêt à reculer au 1er février la date limite pour que les maires fassent connaître leur projet de mise en oeuvre de la réforme. Vincent Peillon a par contre indiqué que 300 personnels, des conseillers pédagogiques notamment, allaient être déchargés de leurs tâches pour accompagner les inspecteurs et les élus dans la mise en place de la réforme, sans préciser s'il avait identifié des circonscriptions où la situation justifierait un tel renfort. Pour sa part, Xavier Bertrand a défendu sa proposition de loi donnant aux maires le pouvoir d'organiser le temps scolaire (voir ToutEduc ici), mais il s'est déclaré "prêt à modifier sa proposition" dans le cadre du travail législatif.

Voici des échos de cet "atelier", en privilégiant les éléments nouveaux dans le débat:

Pour Vincent Peillon, les difficultés de la réforme sont normales, "tout ce qui touche à l'éducation est difficile", mais il fait remarquer qu' "à nouveau, l'Education nationale travaille avec les collectivités". En ce qui concerne la réforme du calendrier annuel, à venir, il considère qu'elle peut permettre de résoudre les difficultés de la réforme de la semaine, qu'elle leur "ajoutera un problème". Mais le plus difficile, c'est le dialogue entre toutes les parties, "le respect" entre tous. "Nous avons accepté la co-éducation", ajoute-t-il. Et il évoque "un état d'esprit" constructif, considérant qu' "il n'y a pas de sujet de polémique" avec Xavier Bertrand puisque les maires restent libres d'organiser les activités périscolaires comme ils l'entendent. "Personne n'est contraint", mais "l'Etat aide à cette prise en charge." Il a d'autre part demandé de "détendre au maximum le temps des enfants" et donc de ne pas multiplier les activités trop ambitieuses.

Jean-Marie Darmian, maire de Créon (Gironde) a mis en place un "groupement d'employeurs" pour assurer aux associations la pérennité des emplois d'animateurs, avec un tarif unique de 30 €/heure.

De la salle, un élu fait remarquer que l'intérêt des enfants voudrait que la matinée complémentaire soit le samedi, ce que demandent les enseignants, mais les familles, et donc les électeurs, demandent que ce soit le mercredi.

Un autre élu demande, sans citer la "loi Carle", que les communes dont les enfants sont scolarisés dans l'école publique d'une autre commune, participent au financement des activités périscolaires.

Dans une commune du "rural profond", comment faire quand le Conseil Général ne peut modifier les horaires des cars scolaires, qui passent à 9h et à 16 h dans la commune ? Une fois allongée la pause méridienne, il ne reste rien pour les activités périscolaires ? Un autre élu du milieu rural fait valoir qu'il doit recruter pour 16 classes 32 animateurs, puisque tous doivent intervenir en même temps, pour 4 fois 3/4 d'heures soit 12 heures par mois, donc pour une rémunération bien peu attractive.

La directrice de l'éducation de Pointe-à-Pitre s'inquiète: que faire quand les parents ne viennent pas chercher leurs enfants en fin de journée ? Les élus organisateurs des activités périscolaires en assument-ils la responsabilité légale ?

A Grenoble, Michel Destot se demande si le fonds d'amorçage ne pourrait pas, comme pour les "start-up", être dégressif.

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