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Numérique : le nouveau "B2i lycée", ambitieux, a été publié au JO

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le lundi 12 août 2013.
Mots clés : numérique, B2i, enseignement, formation

Qualifié de "grande cause nationale" par Vincent Peillon, l'enseignement du numérique à l'école devrait devenir plus exigeant. C'est ce que laisse entrevoir le nouveau "référentiel de connaissances et capacités exigibles pour le brevet informatique et internet" spécifique au lycée (B2i - lycée), publié au JO le 7 août dernier (lire l'arrêté). Si cette nouvelle version ne révolutionne pas les modalités de formation des élèves "à un usage raisonné et citoyen du numérique", elle se montre à la fois plus précise et plus ambitieuse.

L'intitulé du premier domaine de compétences a évolué dans ce sens : les élèves ne doivent plus seulement "s'approprier un environnement numérique de travail" mais bien "travailler dans un environnement numérique évolutif". Désormais "entrée dans l'ère du numérique", l'Ecole permet aux lycéens d'acquérir des connaissances qui vont au-delà de l'usage des outils à leur disposition. D'après le nouveau référentiel de compétences, ils doivent acquérir des notions de programmation et mieux comprendre les enjeux économiques du numérique. A leur sortie du système scolaire, les élèves doivent être capables d'identifier "les éléments de stratégie commerciale des services et matériels utilisés", ainsi que "les enjeux associés aux modes de codage et de programmation (diversité des langages de programmation, open source) [et] leur impact sur les usages".

Déconstruction de l'information

Le B2i intègre aussi les deux principaux enjeux des supports en "open source", notamment les logiciels libres de droits : la propriété intellectuelle et la mutualisation des ressources. Les élèves doivent ainsi savoir "publier un document en s'appuyant sur des ressources dont l'élève n'est pas l'auteur dans le respect des règles (droit de citation, respect des licences, etc.)" et "participer à une production numérique collective (site collaboratif, wiki, etc.) dans un esprit de mutualisation, de recherche". Le B2i prend ainsi en compte le développement des ressources collaboratives et demande aux élèves d'en faire un usage réfléchi en "choisissant des stratégies collaboratives adaptées aux besoins".

Même si la version précédente du B2i demandait déjà aux lycéens d'être capables de "faire preuve d'esprit critique face à l'information et à son traitement", la nouvelle version va plus loin. Pour obtenir le B2i, il faut désormais "porter un avis critique sur une situation liée à l'usage du numérique dans le respect des règles (modalités de diffusion des informations : buzz, hoax, etc.)", mais aussi savoir déconstruire les modalités de production d'une information. Les élèves doivent pouvoir "distinguer une simulation ou une modélisation de la réalité lors du traitement des informations [et] préciser le contexte associé aux résultats obtenus et ses conséquences sur leur interprétation", mais aussi "chercher et identifier l'origine de la publication en utilisant au besoin le code source, pour exploiter un document".

Cet esprit critique s'applique à tous les supports, ordinateur, tablette ou téléphone portable. Les élèves sont ainsi sensibilisés aux risques d'utilisation des paramètres par défaut des "applications" des smartphones en "comprenant les conditions d'utilisation des services en ligne". Ils doivent choisir en connaissance de cause d' "autoriser ou pas l'utilisation de la géolocalisation, du partage de données et d'application, etc".

"Etre responsable"

Le brevet informatique et liberté accorde ainsi une place importante au respect de la vie privée, un thème associé au problème du "cyberharcèlement". Les élèves ne sont plus seulement chargés "d'adopter une attitude responsable", mais bien d' "être responsable[s]", une nuance sans doute importante pour l'ancien professeur de philosophie qu'est V. Peillon. Les élèves sont censés "distinguer différents contextes (public, privé, professionnel, personnel)" et "construire des identités adaptées". Ils ne doivent pas seulement savoir "surfer" sur Internet, mais aussi maîtriser leurs paramètres de confidentialité pour "gérer et contrôler [leurs] traces (mots de passe, gestion de l'historique, données de formulaire, etc.)".

Pour obtenir le B2i, un lycéen doit avoir validé "80 % des items constitutifs [du référentiel de compétences] et au moins la moitié des items de chacun des cinq domaines qu'il inclut".

Reste à savoir si ces objectifs ambitieux pourront être atteints en pratique, alors que l'équipement numérique des établissements reste clairsmé et son financement incertain. L'éducation aux médias devrait aussi déborder le cadre scolaire, auquel le B2i est associé, ce qui pose la question de l'articulation entre "les différents temps du numérique".

Concernant l'apprentissage du numérique à l'école, il est intéressant de relire l'Avis de l'Académie des sciences à ce sujet, mais aussi les critiques apportées à ces recommandations par l'association Enjeux e-medias.

Vous pouvez lire l'arrêté du 24 juillet 2013 modifiant l'arrêté du 14 juin 2006 relatif aux référentiels de connaissances et capacités exigibles pour le brevet informatique et internet (B2i) ici et le comparer au référentiel de compétences précédent, disponible ici.

R.G.

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