L'enseignement, un métier de plus en plus impossible ? (M. Tardif)
Paru dans Scolaire le jeudi 08 août 2013.
"L’éducation ne semble plus seulement ni même principalement un service public et un droit social, mais bien un investissement qui doit être rentabilisé et devenir producteur de valeurs, et ce, au moindre coût possible". Maurice Tardif dans un article de la "Revue scientifique internationale en éducation" ajoute que la conception dominante en matière d'éducation "s’est traduite au cours des dernières décennies par un vaste mouvement de restructuration scolaire dont les principales composantes sont la décentralisation des décisions et des pouvoirs, la déconcentration des organisations et l’introduction d’une logique de compétition entre les établissements ainsi que la participation des parents et des communautés locales aux affaires scolaires, y compris pédagogiques." Ne demande-t-on pas "à l’école publique et aux enseignants d’en faire plus, mais avec moins de ressources"?
Les enseignants "doivent se professionnaliser et devenir des pédagogues performants capables d’assurer le succès du plus grand nombre d’élèves possible; ils doivent adopter des démarches innovatrices et des pratiques efficaces (...), ils doivent intégrer les nouvelles technologies de l’information dans leur enseignement; ils doivent aider les élèves en difficulté, intégrer les élèves différents et promouvoir une équité de traitement; ils doivent s’engager dans la vie de leur établissement et vendre son image... Or, cette longue litanie d’exigences n’est-elle pas en train de faire de l’enseignement un métier impossible, qui laisse épuisés et insatisfaits ceux et celles qui s’efforcent tant bien que mal de les réaliser ?"
A noter que Maurice Tardif est professeur à l'Université de Montréal et qu'il décrit la situation des enseignants au ... Canada !
Son article est téléchargeable ici. Un résumé sur le site du RIRE ici