Sens de l'enseignement : la FSU pose les principes de son adhésion aux travaux du futur Conseil supérieur des programmes
Paru dans Scolaire le dimanche 21 avril 2013.
La FSU invite le futur Conseil supérieur des programmes, qui sera créé par la loi de refondation, à situer sa réflexion "bien loin de la vision simpliste (...) des compétences-clés européennes". Dans une note qu'elle adresse au ministre pour que celui-ci la fasse suivre à cette future instance, l'organisation syndicale en appelle au consensus, et à une refondation du socle commun qui intégre aux apprentissages "leur dimension culturelle" pour leur donner "du sens".
Citant Jérôme Bruner, Philippe Meirieu et Philippe Perrenoud, elle considère que chaque discipline transforme le "rapport au monde et aux autres" d'un "jeune en formation" et elle ajoute que tout enseignement doit "être inscrit dans l’évolution de la pensée humaine, les questions sociales, humaines, culturelles qu’il a soulevées, les polémiques, voire les ruptures, qu’il a suscitées". Sans écrire les mots "inter" ou "transdisciplinarité", elle demande qu'on voie comment les disciplines "se complètent, comment elles communiquent, comme elles construisent un tout dont la cohérence fait, justement, culture", et elle rappelle qu'elle travaille "depuis 20 ans" la notion de "culture commune".
La FSU se défend de tout conservatisme. "La résistance [qu'a rencontrée le livret de compétences] et l'incompréhension qu'il a pu susciter (...) ne doivent pas être interprétées comme un refus a priori de tout changement mais bien comme une véritable divergence d'approche", écrit-elle notamment. Quant aux compétences, elles ne les récusent pas, pour peu que la défintion en soit stabilisée, mais elles doivent s'appuyer "sur des savoirs solides et des notions claires participant au développement intellectuel, culturel et social des élèves".