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Refondation de l'Ecole et culture commune : Denis Paget précise l'état de la réflexion à la FSU

Paru dans Scolaire le vendredi 15 février 2013.

Nous devons "discuter la pertinence des réformes à l'aune des buts ultimes de l'Ecole : former des personnes plus heureuses parce que plus ouvertes et libres dans la conduite de leur vie, plus fraternelles parce que plus conscientes d'appartenir à une humanité où l'individu ne peut se penser autrement que dans des groupes humains soucieux les uns des autres." C'est l'ambition que se fixe Denis Paget dans un petit ouvrage publié à la veille du 7ème congrès de la FSU. Ancien responsable du SNES, il a participé à la consultation sur la refondation de l'Ecole, ce qui, confie-t-il à ToutEduc, a contribué à l'évolution de la pensée du syndicat des enseignements de second degré comme de la fédération. Dans le projet de loi pour la refondation, l'ajout du mot "culture" à l'expression "socle commun de connaissances et de compétences", ouvre d'ailleurs à la fédération une opportunité que ce livre saisit et dans lequel se trouvent définies les orientations qui se sont retrouvées dans le texte "pédagogique" soumis à l'approbation des congressistes hier 14 février (Lire ToutEduc ici).

L'auteur passe en revue les réformes passées, et notamment celles qui ont contribué à "imposer l'idée que toute massification scolaire devait entraîner soit une réduction des contenus, soit leur transformation en compétences évaluables (...), en réservant l'accès à une vraie culture à une élite plus ou moins large". Prenant implicitement la défense d'enseignants souvent accusés d'immobilisme, il considère qu'ils ont "su mettre en échec ces conceptions, mais au prix d'une pesanteur du statu quo" qu'il faudrait dépasser. Il serait en effet "inefficace de se rabattre sur la tradition scolaire pour affronter [les] graves problèmes" liés à "des mutations culturelles inouïes", telles que certains élèves "n'entrent pas dans les apprentissages parce que les connaissances et les pratiques culturelles de l'Ecole leur sont étrangères".

Reste à définir ce "programme obligatoire de culture et de compétences communes". Son élaboration serait l'occasion d' "installer des procédures plus démocratiques, plus efficaces, plus solides" que celles qui existent pour l'élaboration des programmes. Ce projet porterait sur l'ensemble de la scolarité obligatoire, et "jusqu'à la fin du lycée".

Denis Paget, et la FSU avec lui, ne sont pourtant pas partisans de la fusion des trois voies du lycée. Cette culture générale est en effet "commune dans ses objectifs mais éventuellement différenciée dans ses réalisations". Et "la disssolution des LP [lycées professionnels] dans un grand ensemble entraînerait à la fois la domination des modèles des séries générales et la disparition catastrophique de la formation professionnelle du service public. Une étape majeure pourrait consister à créer un cycle 3ème-2nde avec un tronc commun de culture générale et des choix d'enseignements de détermination (...)".

Il n'en faut pas moins "penser l'Ecole d'abord comme un lieu d'éducation et de formation de la personne humaine dans toutes les dimensions de sa vie".

"Le Partage des savoirs. Réflexions sur une refondation de l'Ecole". Syllepse, 144 p., 8 €

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