"Remédier au cloisonnement entre le sport scolaire et le sport en club" (Cour des comptes)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le vendredi 18 janvier 2013.
Il est nécessaire de remédier au cloisonnement entre le sport scolaire et le sport en club, estime la Cour des comptes qui vient de publier son rapport sur le "Sport pour tous et le Sport de haut niveau". Il considère que "l’intervention de l’État" est "trop dispersée", et que "les initiatives du ministère des sports, d’une part, et celles des ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche, d’autre part, ne sont pas coordonnées".
Pour "faire du sport scolaire et universitaire une composante du sport pour tous", il faudrait "clarifi[er] les conditions de participation des professeurs d’éducation physique et sportive aux activités sportives volontaires dans le second degré comme dans l’enseignement supérieur, avec un contrôle effectif du service fait". Il faudrait également examiner "la possibilité de faire intervenir ces enseignants dans les clubs affiliés aux fédérations dans le cadre des heures consacrées à la pratique sportive volontaire".
Si, dans leur rapport, les magistrats reprennent les analyses qui figuraient déjà dans leurs "observations" sur l'UNSS (voir ToutEduc Sport scolaire : Vincent Peillon en défend le statut associatif, malgré les critiques de la Cour des comptes), ils vont plus loin et en appellent à "une politique efficace de réduction des inégalités d’accès au sport" qui passe notamment par "une réforme profonde du Centre national pour le développement du sport", le CNDS.
Ils calculent par ailleurs que "le montant global des subventions directes de l’État aux fédérations sportives scolaires et universitaires s’élève à 24,6 M€, dont l’essentiel est alloué au sport scolaire du second degré", et demandent "que les objectifs soient mieux définis et les résultats améliorés". Ils notent qu' "aucun élément statistique ne permet de mesurer l’action de ces fédérations en faveur des élèves ou étudiants handicapés". De plus, "la pratique sportive observable dans les établissements accueillant des publics défavorisés se situe en deçà du taux moyen de licenciés dans l’enseignement scolaire, soit 24% : ainsi, 20,7 des élèves de l’éducation prioritaire, 19,8 % des élèves des réseaux 'ambition réussite', et 13,7 % des élèves de l’enseignement professionnel étaient licenciés en 2010".
La Cour consacre un long encadré à la filière STAPS, qui regroupait en 2010-2011, environ 36 500 étudiants. Le taux d'insertion trois ans après l’obtention du diplôme est de 89 ou de 90 %, très proche de la moyenne (91,4 %) mais seuls "les trois-quarts seulement de ces diplômés ont un emploi stable". Cette filière "souffre de la concurrence des formations qualifiantes labellisées par le ministère des Sports, établies en lien avec les fédérations sportives et les clubs" et qui "couvrent l’ensemble des secteurs de l’animation sportive et socioculturelle". En 2011, 18 000 personnes ont été diplômées de formations "jeunesse et sports". La Cour ajoute qu' "une réflexion devrait être engagée sur l’intégration de l’ensemble des formations post- baccalauréat en sport dans le dispositif LMD".
Le rapport "Sport pour tous et Sport de haut niveau : pour une réorientation de l’action de l’Etat" est téléchargeable sur le site de la Cour, ici.