Spécialité "Numérique et sciences informatiques" : Après 4 ans d'existence, “le constat est désolant“ (SIF)
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 10 juin 2024.
Quatre ans après l'arrivée de la spécialité Numérique et Sciences Informatiques (NSI) au lycée, le constat “est désolant“ pour la SIF (Société informatique de France) qui dresse un bilan de l'ouverture de ces filières de formation.
Cela commence par le “petit nombre d’élèves“ ayant choisi l’informatique, “bien trop bas compte tenu des besoins en emploi“ : 3,7 % des lycéens prenaient la spécialité en 2020, un taux qui est monté à 4,7 % en 2023 et qui est de 4,6 % en 2024, soit l'équivalent de 1,4 élève par classe en moyenne, tandis qu'un lycée sur trois ne propose toujours pas la spécialité NSI.
De plus, 52,8 % des élèves ont fait le choix d’abandonner NSI en 2023, un chiffre en hausse par rapport à l’année 2022, dû aux “effets du recentrage des élèves sur les deux spécialités qui garantissent des taux de réussite élevés pour l’entrée dans l’enseignement supérieur sélectif“, maths et physique-chimie.
“Preuve que multiplier les dispositifs de communication à l’égard des filles en faveur du numérique ne saurait remplacer une politique volontariste“, la SIF constate un taux de filles en NSI égal à 15,2 % en 2023 (soit 1,5 fille par lycée), progressant de 0,6 point sur un an. “À ce rythme, le plancher de 30% de filles fixé par le ministère sera atteint vers… 2050“, poursuit-elle.
Si les sensibilisations à l’informatique “demeurent inopérantes“, et si l’aide à l’orientation “ne semble pas plus efficace“, en revanche “le changement de structure du lycée a induit des changements drastiques et soudains“. Sont en effet en cause, dans la réforme de 2019, “la quasi-absence de sciences dans le tronc commun et l’obligation d’abandonner une spécialité en terminale“, mais aussi “les quelques dizaines de postes au CAPES et à l’agrégation (qui) ne répondent pas aux enjeux“, notamment sociétaux, “d’égalité des chances d’accès aux emplois bien rémunérés et valorisés du numérique“, ainsi qu'à la “place centrale qu’a pris le numérique dans la société“.