Assises de la pédiatrie : les premières mesures annoncées (Le Monde)
Paru dans Scolaire le jeudi 23 mai 2024.
“100 % des enfants devront bénéficier, avant l’entrée au primaire, d’une consultation à 6 ans pour permettre de détecter d’éventuels troubles du neuro-développement“ indique le ministre délégué à la santé dans un article du Monde sur le “plan pour la santé de l’enfant“ de l'exécutif daté du 24 mai.
La totalité des 16 mesures, qui regroupent 80 actions ou dispositifs, doit être officiellement annoncée à l’occasion des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant, vendredi 24 mai. Celles-ci s'inspirent du rapport remis il y a un mois par Christèle Gras-Le Guen et Adrien Taquet, avec un coût estimé à 300 millions d’euros annuels.
Frédéric Valletoux, qui dévoile une partie de ces mesures, souhaite “autoriser un accès direct aux orthophonistes, sans recours préalable au médecin traitant ou au pédiatre pour être remboursé.“ Il voudrait aussi permettre un “exercice mixte“ pour les professionnels libéraux ou hospitaliers afin de renforcer la médecine scolaire.
Au regard de la saturation ou de la fermeture de services hospitaliers spécialisés en pédiatrie, et d'un manque de personnel dans un secteur qui souffre d'une crise d'attractivité, le nombre d’internes formés devrait être porté de 377 à 600 d’ici 2030. Le nombre d'ortophonistes formés par an augmenterait de 20 % d'ici à 2027 et de 50 % d'ici à 2030. Mais le contenu de la formation des futurs généralistes est aussi concerné. Le ministre entend veiller “à ce que rien ne perturbe la place réservée aux six mois de stage en santé de l’enfant“, stage qui pourrait cependant être effectué ailleurs qu’en pédiatrie hospitalière.
Est encore annoncé que “les négociations conventionnelles avec les médecins libéraux, qui touchent à leur terme, doivent acter d’une revalorisation des prises en charge des enfants“, tandis que le principe de l’augmentation des psychologues “est désormais arrêté“, le montant devant être décidé dans les mois à venir.
En néonatalogie, il est question d’atteindre 1 lit pour 1 000 naissances sur tout le territoire, avec un effort particulier en Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Corse. Seraient enfin doublés les moyens des centres de protection maternelle et infantile (PMI), dans le cadre d’une contractualisation entre l’Etat et les départements, à hauteur de 40 millions d’euros par an à horizon 2027.
Pour rappel, les six axes de travail énoncés dans le rapport (ici) consistent à Garantir à tous les enfants un parcours de santé de qualité et sans rupture, Améliorer le parcours en santé des enfants les plus fragiles, Relever le défi de la santé mentale des enfants, Mieux prévenir pour améliorer la santé globale des enfants, Renforcer la formation professionnelle et faire évoluer les métiers de la santé de l’enfant et Améliorer les connaissances et les pratiques en santé de l’enfant par la recherche, l’évaluation et favoriser les pratiques innovantes.