Les mises en garde de l'UNIOPSS après la réunion du comité interministériel du handicap
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 20 mai 2024.
Le Comité interministériel du handicap était réuni le 16 mai et l’UNIOPSS (qui réunit les "organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux") salue des "avancées positives", même si elle souligne que la plupart des mesures étaient déjà connues (voir ToutEduc ici) et que d'autres "suscitent des interrogations voire des inquiétudes, s’agissant notamment de la scolarité des enfants en situation de handicaps".
Un texte du Premier ministre ouvre pourtant le dossier de presse (ici) et pour G. Attal, "l’École pour tous doit être chaque jour une réalité plus concrète, avec de nouveaux dispositifs et de nouvelles modalités d’accompagnement pour davantage d'enfants scolarisés". Le dossier de presse évoque notamment la création de "SESSAD Ecole" (les "services d’éducation spéciale et de soins à domicile" qui interviendront donc "au sein d’un établissement scolaire"). Il annonce aussi que d'ici à la fin de l'année "les conditions d'intervention des professionnels de santé libéraux (ergothérapeutes, masseurs-kinésithérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, psychologues) dans les murs de l’école seront définies par voie réglementaire". Stéphane Haussoulier (président de la Somme, actuellement mis en cause dans une enquête pour favoritisme, ndlr) et Lucie Carrasco (styliste, atteinte d'une amyotrophie spinale, ndlr) rendront "avant l'été" les conclusions de la mission sur l'enfance et le handicap que leur a confiée le président de la République. C'est de même avant l'été qu'une "nouvelle feuille de route" pour les MDPH sera présentée. A noter encore que la feuille de route du ministère de l'agriculture prévoit une "intensification des relations entre l’enseignement agricole, les organisations professionnelles et les entreprises adaptées" et la "mise en place d’un groupe de travail (...) sur l’inclusion scolaire et professionnelle des jeunes de l’enseignement agricole" ainsi que le "déploiement d’une formation hybride des AESH".
Quant au ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, il doit notamment prévoir "à terme" la présence d'un "professeur référent sur la scolarisation des élèves en situation de handicap" dans chaque établissement ou circonscription tandis que les premiers PAS issus de la transformation de PIAL fonctionneront "avec 1 ETP éducation nationale et 2 ETP médico-sociaux".
Favorable à la transformation des PIAL en PAS, l'UNIOPSS s'interroge néanmoins sur les rôles respectifs de ces "pôles d’appui à la scolarité" et des MDPH dans l’évaluation des besoins des enfants "à besoins éducatifs particuliers, dont ceux en situation de handicap". Elle s'inquiète aussi de la gestion des personnels des services médico-sociaux qui seront mobilisés "pour accompagner et soutenir chaque élève" alors qu'ils ont actuellement déjà "du mal à réaliser les prestations nécessaires auprès des personnes qu’ils accompagnent déjà".
Le Comité a par ailleurs mis en avant la dynamique des "50 000 nouvelles solutions" annoncées par E. Macron l'année dernière et dont les financements (voir ici à partir de la page 182) "visent à faire émerger de nouvelles solutions modulaires", mais l'UNIOPSS craint qu'ils ne viennent "se substituer à un renfort de moyens pérennes". Elle ajoute que les associations réunies "au sein du mouvement interfédéral #SolidaritéEnDanger" sont "à bout de souffle" : "Répondre aux alertes est un préalable indispensable à la mise en œuvre des ambitions portées par la CNH 2023 et par ce CIH du 16 mai 2024, pour la reconnaissance des professionnels et la défense d’un même idéal de société inclusive et solidaire."