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"Choc des savoirs" : 34 chef.fes d'établissement considèrent que sa mise en oeuvre est contraire à leur éthique (Café pédagogique)

Paru dans Scolaire le vendredi 12 avril 2024.

"Nous contraindre à mettre en place le 'choc des savoirs' (...) revient à nous demander de renier notre éthique, notre déontologie et les principes républicains auxquels nous sommes attachés" écrivent dans une lettre ouverte à la ministre de l'Education nationale 34 principaux.ales de collège (ou proviseur.es de lycée) de Loire-atlantique, du Maine-et-Loire ou de Vendée. Ils signent de leur nom accolé au nom de l'établissement, et ne s'expriment donc pas en tant que citoyen.ne.s comme chacun en a le droit, mais comme fonctionnaires. La lettre est publiée par "Le Café pédagogique" (ici).

Ils considèrent que "les groupes de besoins entérinent une forme de tri scolaire qui est contraire à (leurs) valeurs" et à leur "déontologie", et que l'injonction ministérielle revient à supprimer l’autonomie des établissements scolaires qui leur permet "de répondre aux besoins spécifiques des élèves". Elle revient de plus "à déconstruire toute l’organisation pédagogique" qu'ils ont élaborée "avec les enseignants". Cela les "conduira à générer du mal-être en opérant des arbitrages pédagogiques qui ne sont pas les (leurs)", ce qui est contraire à (leur) éthique professionnelle. Il leur faudra aussi "répondre aux objections des familles en justifiant des décisions qui ne (leur) appartiennent pas", avec l'impossibilité “d’apporter les justifications sincères à la mise en place de ce dispositif“.

Les chef.fes d'établissement, qui se désolent de se voir “devenir exécutants de dispositifs préconstruits“, font encore valoir dans ce courrier les "nombreuses contraintes" qui "rendent totalement inopérable dans beaucoup d’établissements" la mise en place des groupes, qu'il s'agisse de la disponibilité des salles, du manque d’enseignants, de la difficulté à trouver des professeurs principaux de 6e et de 5e. De plus, " la majorité des élèves seront dans des groupes à 30 quand les élèves à besoins seront stigmatisés dans des groupes allégés".

Ils font également valoir que, "dans certains de nos établissements, des parents menacent de mettre en cause (leur) responsabilité pour (des) actes qui ont été posés sans fondement réglementaire" : "Sachez, Madame la Ministre, qu’à l’avenir, nous, fonctionnaires d’État, ne souhaitons plus engager notre responsabilité de la sorte."

Sur l'obligation de réserve des fonctionnaires, voir ToutEduc ici

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