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Le monde enseignant ne constitue plus un bastion de lutte contre l'extrême-droite (Cevipof)

Paru dans Scolaire le dimanche 04 septembre 2022.

Si l'on en croit le CEVIPOF, 5 % des enseignants ont voté pour F. Roussel, 28 % pour J-L Mélenchon, 3 % pour A. Hidalgo, 13 % pour Y. Jadot, 23 % pour E. Macron, 4 % pour J. Lassale, 5 % pour V. Pécresse, 1 % pour N. Dupont-Aignan, 15 % pour M. Le Pen, 4 % pour E. Zemmour, des données à prendre avec précautions puisque seuls 184 enseignants ont été interrogés dans le cadre du "Baromètre de la confiance politique". Luc Rouban, qui signe la "note de recherche" consacrée au "vote des fonctionnaires à l'élection présidentielle de 2022" estime que "le vote des enseignants du public s’avère toujours plus à gauche que celui des autres agents de la Fonction publique d'Etat", mais que "la majorité des enseignants du public (52%) ont voté pour le centre-droit ou la droite en y incluant les 20% d’entre eux qui ont voté pour les candidats de la droite radicale, ce qui témoigne d’une évolution profonde du milieu enseignant qui, jusque-là, était resté un bastion de lutte contre l’extrême-droite".

En ce qui concerne leur soutien à Emmanuel Macron, il s’est érodé en cinq ans (moins 13 points entre les deux élections), mais cet affaiblissement du macronisme chez les enseignants "ne profite qu’assez peu à la gauche radicale alors que la gauche socialiste et que l’écologie politique perdent peu de terrain".

Plus globalement, les résultats du Baromètre "semblent indiquer une transformation du monde des fonctionnaires (...). Le RN n’a pas fait qu’une percée, il a poursuivi sa progression amorcée en 2012 (...). Le lien historique entre le Parti socialiste et les fonctionnaires semble s’être définitivement rompu au profit d’une radicalisation à gauche mais aussi du macronisme car Emmanuel Macron ne perd vraiment du terrain entre 2017 et 2022 que chez les enseignants (...). Cela étant, le refus massif d’une indifférenciation entre le secteur public ou l’État et le secteur privé constitue un point de convergence entre fonctionnaires et salariés du privé. Les comportements électoraux se sont faits plus homogènes mais cela n’indique pas l’acceptation générale d’une confusion qui génère de la défiance et qui reste pourtant inscrite au programme du macronisme, notamment dans sa réforme de la fonction publique."

Le site du Cevipof ici

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