Après le discours d'E. Macron aux recteurs, des syndicats déçus et inquiets (SE-UNSA, SNES-FSU, SNEETA-FO, SNALC)
Paru dans Scolaire le jeudi 25 août 2022.
“Le président s’adresse aux rectrices et aux recteurs…Et après ?“ s'interroge l'UNSA Education après l'intervention d'Emmanuel Macron face aux recteurs jeudi 25 août, un acte qui “interroge le sens et le rôle de chacun dans l’exécutif“.
Les syndicats renvoient ses mots au chef de l'Etat, notamment sur une école qui “n’est pas à la hauteur“ comme le SNEETA-FO qui se demande “la faute à qui ?“. Le SE-UNSA évoque un président qui “ne semble pas faire le lien avec la politique conduite durant son premier quinquennat“, et “bien qu’il répète vouloir une nouvelle méthode, il ne réussit pas à en changer“.
Emmanuel Macron use, selon le SNALC, d' “éléments de langage“ et d' “envolées lyriques“, parle de la “confiance“ que son précédent quinquennat “avait pourtant tout fait pour saper“, ou encore explique que l'on “demande des diplômes trop élevés aux professeurs alors que c’est sous le quinquennat précédent que le concours a été décalé en fin de Master 2.“
Pour Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES-FSU interrogée sur France Info, “il faut que le président se reconnecte avec la réalité du terrain pour prendre la mesure de la crise qui frappe l'Education nationale.“ Elle s'interroge sur les différentes revalorisations proposées par le chef de l'Etat : “quand c'est flou, cela signifie parfois qu'il y a un loup“, tout comme l'UNSA Education qui souhaite que celle-ci soit “concrétisée“. Le syndicat estime qu' “il faut une volonté et des moyens forts, sur le long terme“, pour relever les défis qui attendent les personnels de l’éducation, de la recherche et de la culture. “Une communication basée sur des annonces et sur des expérimentations, dont la mise en œuvre et l’évaluation ne sont jamais pensées en amont, ne suffit plus.“
Sont soulignées des solutions qui ne tiennent pas “compte de la complexité des sujets à laquelle les personnels se heurtent tous les jours, notamment du fait de réformes toutes fraîches et mal conçues sous l’empressement politique“, comme pour la voie professionnelle.
“Un million d’apprentis n’est pas un objectif mais une lubie !“ Sur ce dernier sujet, le SNETAA-FO considère que “le Président de la République aura beau dresser un bilan catastrophique de l’école avec des ‘enseignants malheureux‘ et des ‘parents anxieux‘, c’est lui qui fixe les objectifs et nomme les femmes et les hommes pour atteindre l’inatteignable. Sauf à empêcher, à casser, à détruire l’enseignement professionnel que les enfants des classes favorisées fuient, préférant les écoles privées, prisées et chères. La réalité est aussi celle-ci.“