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“Un effort accru de transparence sur les critères de sélection des dossiers“ : Les insuffisances des récentes réformes sur l'orientation pointées à l'Assemblée nationale

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 24 février 2022.

De quelle manière les acteurs de l’éducation se sont-ils emparés des réformes législatives sur l’orientation (loi Avenir professionnel et loi ORE, orientation et réussite des étudiants) ? Quelles ont été en la matière les évolutions et quels sont les premiers effets ? C'est à ces questions que la mission flash portant sur la mise en œuvre des réformes de l’orientation a tenté de répondre, à travers un rapport remis hier 23 février à la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l'Assemblée nationale.

Les deux rapporteurs expliquent que la loi Pénicaud “transfère aux régions la compétence d’élaboration et de diffusion de la documentation d’information sur les métiers et les formations et leur permet d’organiser des actions en milieu scolaire et universitaire“ et que cette disposition “dont l’objectif était de permettre une meilleure actualisation des données sur l’offre locale de formations et une amélioration des perspectives d’insertion professionnelle, est effective“.

Ils constatent cependant que les modalités organisationnelles de prise en main de la compétence “ont été variables (recrutements ou non, agences spécifiques parfois)“ et que parallèlement, “la répartition des compétences est souvent présentée comme insuffisamment claire et le dialogue interinstitutionnel inégal, celui-ci souffrant de l’absence d’instance de pilotage et de lignes directrices, qu’il importe d’élaborer".

S’agissant de la documentation, presque toutes les régions ont produit un guide, sous un format cependant variable, certaines régions faisant le choix du 100 % numérique, faisant craindre aux députés “des disparités territoriales dans l’accès à l’information“ même si selon eux ces difficultés devraient pouvoir être aplanies, notamment par la définition et l’harmonisation de bonnes pratiques.

Concernant les interventions en milieu scolaire et universitaire, “déployées sous des formes diverses“, parfois avec la labellisation d’intervenants ou la mise à disposition d’un carnet d’adresses par la région, “la difficulté à organiser la coordination avec les équipes éducatives et la crainte de voir entrer dans l’établissement des organismes répondant à des objectifs précis de promotion de certaines filières sont soulevées et requièrent la structuration d’une offre de services complète et neutre par la région".

La disposition qui ouvre la possibilité d’effectuer une période d’observation sur le temps scolaire pour une journée par an est “peu connue, a été peu utilisée“, notamment en raison de la crise sanitaire. Et si les 3ème prépa-métiers “se sont bien déployées (900 classes) et semblent atteindre leurs objectifs de préparation à l’orientation vers la voie professionnelle“, les députés avertissent de la crainte de certains acteurs auditionnés “qu’elles ne conduisent à une orientation finalement plus précoce pour des publics plus fragiles".

Quant à la réforme du lycée, selon Sylvie Charrière (LRM) et Frédéric Reiss (LR), celle-ci “doit aller plus loin pour améliorer l’orientation“. Les 54 heures annuelles destinées à l’orientation ne sont pas considérées comme “effectives“, leur contenu d'ordre indicatif “s’avère très variable“ tandis que leur financement “repose sur la marge d’autonomie des établissements“.

Le doublement des professeurs principaux de terminale constitue un progrès dans l’accompagnement des élèves à l’orientation, mais cet encadrement “demeure insuffisant face à cette responsabilité croissante". De plus, les députés indiquent qu' “une véritable politique d’orientation doit être exposée lors du conseil d’administration par le chef d’établissement. Celui-ci pourrait être appuyé par un professeur ‘coordonnateur orientation‘, volontaire et formé pour cela, qui serait chargé de faire le lien sur ces questions au sein de l’établissement et avec tous les professionnels concernés“, ainsi qu'un groupe d’appui pluri-professionnel intégrant l’équipe éducative de l’établissement.

Les rapporteurs voient en Parcoursup une réussite qui “n’exclut pas de nouveaux progrès“. Ils estiment en effet qu' “un effort accru de transparence sur les critères de sélection des dossiers pourrait apaiser les inquiétudes subsistantes, tandis qu’un exercice de simulation sur la plateforme dès la classe de 1ère permettrait sa meilleure appréhension par les usagers".

Les députés ont formulé 18 propositions pour améliorer la mise en œuvre des réformes de l'orientation, avec par exemple l'idée de “réintroduire une hiérarchisation des vœux restants sur la plateforme Parcoursup dans la phase complémentaire, pour accélérer la procédure.“

La note de synthèse ici

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