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Les 24 propositions de l'ANAF, selon qui les difficultés des apprentis ont été peu considérées par la "loi Pénicaud"

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 15 février 2022.

“Au-delà de l’impact quantitatif positif de la réforme, la nouvelle structuration de l’écosystème de l’apprentissage reste à parfaire“, considère l'ANAF dans son programme de propositions "pour les jeunesses de l'apprentissage à destination" des candidats ayant reçu leurs parrainages pour l'élection présidentielle 2022.

L'Association nationale des apprentis de France (ANAF) considère en effet, après la remise du rapport parlementaire d’évaluation de la loi Avenir professionnel fin janvier (voir ToutEduc ici), que “les difficultés et les besoins des apprentis ont été peu considérés en 2018". Elle ajoute que ces besoins et difficultés ont évolué depuis.

Pour l'ANAF, la sécurisation des parcours, la lutte contre la précarité et les freins à l’apprentissage, l’accompagnement des apprentis et la régulation des pratiques, l’accès à la mobilité internationale longue, l’orientation et la découverte des métiers “sont des enjeux majeurs qui ne trouvent pas à ce jour de réponse satisfaisante".

Donner la parole aux apprentis

L'ANAF, fondée en 2010 par cinq apprentis, regrette avoir “de nombreuses fois été écoutée, mais rarement entendue“, rappelant l'importance “d'accompagner les apprentis face à leurs problématiques multiples“ ou encore de “refondre l’orientation et l’information sur les métiers et à mettre en lumière ceux dont on parle peu comme les apprentis mineurs non accompagnés ou les apprentis d’Outre-mer.“

Elle souhaite en outre leur donner “l’opportunité de s’exprimer entre pairs ou dans le cadre de rencontres avec les candidats“. Aussi, 24 propositions qui “émanent directement des réflexions et des demandes des apprentis“ et “élaborées au moyen d’une consultation auprès des apprentis et des constats de l’association“ sont formulées notamment pour lutter contre la précarité et les freins à l’apprentissage, ou encore favoriser l’orientation et la découverte des métiers.

Manque d'accompagnement et d'inspection

Il s'agit par exemple, “préoccupation majeure“, d'ouvrir la prime d’activité à l’ensemble des apprentis (proposition n° 1), car “le système actuel est inégalitaire : le seuil minimum de revenu exigé prive un grand nombre d’apprentis de cette allocation“ en raison de son barème de calcul “fondé sur le salaire perçu et non sur le nombre d’heures travaillées“ rendant inéligibles les apprentis les plus jeunes, moins rémunérés.

S'ajoute à cette idée que “le manque d’accompagnement notamment dans la recherche de contrat ou dans la gestion des conflits avec les employeurs est récurrent. Certaines pratiques constatées sont mêmes illégales : demande de paiement des frais d’inscription cachés par exemple“, explique ensuite l'ANAF dans sa proposition n° 13. Elle parle d'un "manque d’efficience dans les contrôles“, alors que la loi Avenir professionnel a “substantiellement modifié la gestion, l’organisation et le contrôle des formations par apprentissage“, son article 24 “abrogeant l’inspection de l’apprentissage, qui était assurée principalement par les corps d’inspection de l’Éducation nationale et lui a substitué une nouvelle mission axée spécifiquement sur le contrôle pédagogique avec une composition élargie". L'ANAF demande que les missions de contrôle de l’apprentissage des DREETS (Directions régionales de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités, ndlr) soient mises au centre des mécanismes de médiation et de régulation des pratiques.

La proposition n°14 vise à rendre obligatoire la formation des maîtres d’apprentissage, alors qu'elle ne l'est pas actuellement.

“Il est nécessaire de mettre en place un Secrétariat d’État en charge de l’apprentissage“ auprès du Premier ministre, conclut l'Association nationale des apprentis de France qui y voit le moyen de “promouvoir toute mesure concourant à l’accès à la qualification, à la maîtrise des savoirs de base, à la structuration et à la qualité de l’offre de formation, au développement des innovations pour les jeunesses". Elle évoque une “synergie“ dans les politiques d’insertion, de formation professionnelle et d’éducation, car “il apparaît évident que l’apprentissage nécessite un travail quotidien multiscalaire et des efforts pour une coordination de l’ensemble des acteurs des écosystèmes qui entourent les jeunes de notre pays".

A noter que selon le bilan du Ministère du travail (voir ici), 718 000 contrats d’apprentissage ont été signés en 2021, avec un hausse de 37 % en un an dans le secteur privé. Près des 3/4 des contrats (71 %) sont signés dans le secteur des services. 22 % concernent la filière CAP, et 15 % un baccalauréat.

Les propositions de l'ANAF ici

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