L'Unesco et la Banque mondiale craignent un coup d'arrêt à l'effort de scolarisation et à l'aide à l'éducation
Paru dans Scolaire le lundi 22 février 2021.
"Malgré des besoins financiers accrus, deux tiers des pays à faible et moyen revenu ont réduit les budgets alloués à l'instruction publique depuis le début de la pandémie", calculent la Banque mondiale et l'UNESCO qui publient leur rapport Education Finance Watch (EFW) et qui ajoutent qu' "un tiers seulement des pays à revenu moyen supérieur et élevé ont réduit leur budget".
Selon ce rapport, avant la pandémie les pays à revenu élevé dépensaient annuellement quelque 8 500 $ par an et par enfant ou jeune, contre 48 dollars dans les pays à faible revenu. Depuis l'écart se creuse alors qu'avant la COVID, les pays à faible revenu augmentaient leurs dépenses d'éducation plus vite que les pays à haut revenus, même si, dans de nombreux pays, en termes de pourcentage du PIB, l'augmentation a été faible dans de nombreux pays, importante dans d'autres comme au Burkina Faso, où il est passé de 3,9% à 5,5 %, tandis qu'il régressait au Malawi.
Le rapport souligne aussi que les hausses récentes des dépenses publiques d'éducation ont été associées à des améliorations relativement faibles en termes de résultats scolaires puisque la proportion de jeunes de 10 ans incapables de lire un texte court et adapté à leur âge était encore de 53% dans les pays à faible et moyen revenu avant l'épidémie (contre 9% pour les pays à revenu élevé). Les auteurs craignent que ce pourcentage augmente de 10 points avec les fermetures d'écoles.
Ils craignent aussi que la pandémie interrompe la progression des dépenses consacrées à l'éducation. L'aide à l'éducation a augmenté de 30 % entre 2014 et 2019 pour atteindre 15,9 Mds$ mais elle pourrait diminuer de Mds$ "au moment où elle est le plus nécessaire" et ne pas revenir aux niveaux de 2018 avant six ans.
Le rapport Education Finance Watch (EFW) ici