Maternelle : vive réaction du SNUIPP aux aménagements des programmes du CSP
Paru dans Scolaire le lundi 14 décembre 2020.
Pour le SNUIPP, la note du CSP (Conseil supérieur des programmes) sur le programme de maternelle témoigne d' "une volonté d’attaquer (cette école) dans ses fondements". Le syndicat FSU du 1er degré rappelle que "les programmes de 2015 avaient été plébiscités par la profession et l’ensemble de la communauté éducative". Ces programmes "dessinaient les contours d’une école maternelle bienveillante et exigeante, soucieuse du développement langagier, sensoriel, culturel, corporel et social de tous les enfants".
Or, la note du CSP en "remet complètement en cause la philosophie même". L'organisation syndicale va plus loin, elle accuse les membres du Conseil supérieur des programmes de confondre "langue (syntaxe, vocabulaire) et langage" et de méconnaître l'importance de "la construction du nombre" au profit de "la cardinalité" (le risque est que, pour un enfant, un cardinal, 6 par exemple, désigne le 6ème objet d'une série au lieu de désigner les six objets qui forment la série, ndlr). Pour eux, les apprentissages se réduisent "à des procédures mécaniques et répétitives", ils ne tiennent pas compte de l'importance "des interactions entre pairs" ni des "différences entre enfants". Leurs propositions "révèlent une profonde méconnaissance du développement de l’enfant, de leur diversité et de la didactique des enseignements en maternelle".
Le SNUIPP s'inquiète de voir les évaluations nationales standardisées en CP servir de prétexte pour réduire les objectifs de la maternelle à une préparation au CP et considère que "rendre l’instruction obligatoire à trois ans" supposait d' "investir pour une meilleure qualité de scolarisation dans l’école publique" plutôt que de resserrer "les apprentissages sur les fondamentaux sans se soucier du développement de l’enfant".
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