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Assassinat d'un enseignant : ne pas nier la réalité de certains territoires mais refuser tous les amalgames (Ligues de l'enseignement et des droits de l'Homme, syndicats enseignants)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 22 octobre 2020.

Dans une déclaration commune, "face à l'obscurantisme", la Ligue de l'enseignement, la Ligue des droits de l'Homme, le MRAP, France nature environnement, la CGT et la CGT Educ'action, la FSU, le SGEN-CFDT et la FEP-CFDT, SUD éducation, l'UNSA, l'UNL et l'UNEF considèrent que l'assassinat d'un enseignant revient à "s'attaquer à l'ambition d'une école commune donnant à tous les jeunes les moyens de maîtriser leur avenir" alors que "chaque jour, par leur action patiente, enseignantes et enseignants, personnels de l’éducation nationale contribuent à construire une République unie et fraternelle, diverse et respectueuse, éclairée et apte au débat démocratique".

Ils rappellent que cet acte a été commis "au nom de l’islamisme intégriste" et ajoutent que "cette idéologie et celles et ceux qui la portent qui doivent être combattu.es sans relâche". Mais "la stigmatisation des musulman.es dans laquelle certaines forces politiques veulent entraîner le pays depuis bien des années ne peut que renforcer des clivages délétères et alimenter les machines de haine (...). C’est par une politique ambitieuse d’éducation (...) et par une politique de justice sociale que nous ferons reculer les périls obscurantistes et garantirons nos libertés."

Interrogé par ToutEduc, Jean-Paul Delahaye (Ligue de l'enseignement) rappelle qu'il a participé à la "commission Obin" et que le rapport 2018 du CNAL (Comité national d'action laïque, voir ToutEduc ici) montrait déjà qu'il s'agissait d'un "vrai problème qu'il ne fallait pas négliger", que "l'école n'était pas à feu et à sang" et que c'était "grâce au travail des enseignants, au dialogue", sauf dans certains territoires où les populations sont "trop homogènes". L'ancien directeur général de l'enseignement scolaire ajoute que la République n'a pas été chassée de ces territoires, "elle est partie toute seule et l'école reste la seule institution qui fait front". Mais quand elle évoque les valeurs de la République, Liberté, Egalité, Fraternité, certains jeunes répondent "on ne voit pas trop où elles sont". Et quand "la solidarité républicaine fait défaut", ce sont d'autres solidarités, "mafieuses ou religieuses" qui prennent le relais.

"Peut-on dire halte au communautarisme" quand certaines communes préfèrent payer l'amende que de remplir leurs obligations en matière de mixité sociale ? "Ce n'est pas trouver des excuses à ce crime épouvantable que de dire qu'il est permis de se poser la question du poids de l'absence de justice sociale lorsqu'il s'agit de faire comprendre les valeurs de la République. Nous ne nions pas qu'il y ait un vrai problème, nous refusons de 'mettre la poussière sous le tapis, mais nous refusons tout amalgame et toute stigmatisation."

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