Avec le confinement, le statut du travail personnel de l'élève a changé, celui de l'enseignant aussi (Revue du GFEN)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 10 septembre 2020.
Comment faire "pour que les élèves se saisissent pleinement de leur travail personnel" ? La revue Dialogue publiée par le GFEN (Froupe français d’éducation nouvelle) avait choisi ce thème de réflexion avant la survenue du confinement et elle aborde la question notamment à partir d’une rétrospective signée par Claude Lelièvre. L'historien montre que, aux commencements de la IIIème République, l’étude avec maître répétiteur l'emportait sur le cours "magistral"qui était une conférence. Au début du XXème siècle, on assiste à une inversion de valeur avec primauté donnée au cours (et montée corrélative des disciplines dans les lycées).
Mais la crise a modifié le projet de la revue qui a reçu les réponses d'enseignant.e.s de tous niveaux, de la maternelle au lycée, à un questionnaire portant sur le travail personnel des élèves au sein de la classe "numérique" et sur le rapport avec les parents. Les enseignants y font part de leur souci constant de "maintenir une relation forte avec les élèves", malgré les difficultés et de conserver des repères sur ce qui avait été travaillé en classe. S'agissant de l'outil numérique, certains pointant les "limites et dangers induits par le confinement", "le manque de coprésence physique", "les risques d’accroissement de la ségrégation". Ils ont dédramatisé beaucoup le fait que tout le travail donné n'était "pas nécessairement à faire", et ils ont pris soin de "ne pas destituer les parents de leur part éducative (…), d’autant plus que la situation (était) intrusive". "La maison n’est pas l’école, il convient donc d’assouplir les exigences (…) et de rassurer", en assumant en quelque sorte un nouveau rôle, celui de "conseiller".
Dialogue, n°177, "Pour que les élèves se saisissent pleinement de leur travail personnel", 8€
Michel Delachair