Enseignants : le désaccord avec la politique ministérielle se confirme (Baromètre UNSA)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 29 juin 2020.
Près de 10 000 personnels, de l'Education nationale, dont deux tiers d'enseignants, ont participé "à la 8ème édition du Baromètre des métiers de l’éducation de l’UNSA" et le malaise qui touche la profession va grandissant depuis depuis 3 ans, estime l'organisation syndicale au vu des résultats. Frédéric Marchand, son secrétaire général, ajoute que la baisse de la participation, quelque 26 000 réponses l'an dernier, "s’explique par la crise" et le confinement mais il considère que leur nombre reste suffisant pour donner une image de "l’état d’exaspération et d’épuisement" des personnels, quel que soit le métier exercé.
En ce qui concerne les enseignants, directeurs d'école et conseillers pédagogiques compris, les 3/4 ne se sentent pas reconnus ni respectés alors qu'ils aiment leur métier (91 %). Leurs perspectives de carrière ne sont pas satisfaisantes (88 %), non plus que leurs conditions de travail (76 %), ils sont plus de 30 % à penser qu'ils pourraient changer de métier et aller dans le privé, 46 % à estimer qu'il faudrait "développer des dispositifs permettant de préparer une reconversion professionnelle". Ils sont à peine plus de 6 % à être "d'accord avec les choix politiques faits dans leur secteur". Ils sont nombreux (68 % à être parfois "en souffrance au travail". Ils dénoncent notamment la perte du sens des missions qui leur sont confiées. A noter que, même s'ils sont moins "en souffrance" que leurs collègues du 1er degré, les enseignants du 2nd degré donnent plus souvent des réponses plus négatives. Ils sont par ailleurs, globalement, plus de 8 sur 10 à trouver la réforme des retraites ou bien "inacceptable", ou bien "tellement floue" qu'ils ne peuvent rien en dire.
L'UNSA relève que le pouvoir d’achat "reste la première préoccupation des personnels" mais que "le sentiment de dégradation des conditions d’exercice s’exprime de plus en plus" : les réformes "se succèdent à un rythme trop élevé" et les personnels "réclament davantage de temps pour les intégrer". La défiance vis-à-vis du gouvernement se confirme : Chez les personnels de direction, la proportion de ceux qui sont en accord avec les choix politiques du gouvernement est passée de 1/3 à 1/4. La fédération ajoute que les personnels ont besoin de se sentir respectés : "que nous soit communiquée l'organisation de la rentrée scolaire, serait déjà une première étape", et un préalable à "des vacances reposantes".
Les divers éléments du baromètre 2020 sont téléchargeables ici, pour comparaison avec l'an dernier, voir ToutEduc ici.