Ecole de demain : Non au tout numérique (Enseignement public et informatique)
Paru dans Scolaire le dimanche 14 juin 2020.
"Les 'relations numériques' ne remplacent pas, loin de là, les interactions en présentiel." L'association EPI (Enseignement public et informatique) réagit, dans le dernier éditorial de sa revue en ligne, à une déclaration de Jean-Michel Blanquer, "l'École de demain s'appuiera largement sur de l'enseignement à distance" pour dire son désaccord. Les arguments d'EPI ne sont pas nouveaux, mais ils sont repris à leur compte par ceux qui ont, inlassablement, plaidé pour l'informatique à l'école.
Ils rappellent que "l'informatique est une discipline à enseigner, au même titre que la physique ou la biologie", que le numérique permet aux enseignants de "faire des choses qu'ils ne peuvent pas faire sans ou qu'ils peuvent faire mieux avec", mais "il faut que ce soit des usages ciblés et raisonnés". L'enseignement comporte évidemment "une dimension cognitive, l'appropriation des savoirs, le théorème de Pythagore, la conjugaison, l'accord du participe passé..." (pour lesquels le numérique a un rôle à jouer, ndlr), "mais la construction des savoirs par chaque élève est hautement favorisée par les relations avec les autres, la dynamique de la classe. Travailler ensemble est efficace et permet de s'enrichir les uns des autres (...). Et l'on a tous en tête ces exemples de vocations issues des cours du 'bon' professeur que les élèves ont eu et qui a su leur faire partager sa passion pour sa discipline. La dimension affective joue un rôle important dans l'éducation."
Les autres arguments d'EPI sont davantage connus, "aggravation des inégalités scolaires, inégalités qui sont sociales", limites du numérique pour les jeunes enfants, "problèmes techniques rencontrés sur le terrain par les enseignants", défauts de leur formation initiale et continue, et soupçon que les déclarations de J.-M. Blanquer visent "à préparer l'opinion publique à encore plus de casse du service public d'éducation", à vouloir faire plus avec moins de moyens.
Le site d'EPI ici