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Exclusif : Laurent Cros a quitté "Agir pour l'école" dont il continue de défendre la méthode de lecture

Paru dans Scolaire le mardi 05 mai 2020.

Laurent Cros a créé, en partenariat avec l'Institut Montaigne, l’association "Agir pour l'école". Il en a quitté, très discrètement, la direction générale à l'automne dernier. Cet ancien élève de l'ENA, ingénieur-économiste, ancien adjoint au chef du bureau chargé à Bercy du suivi du budget de l'Education nationale, s'est passionné pour les méthodes de lecture et celle qu'il a contribué à élaborer est actuellement en phase d'expérimentation dans des grandes sections de maternelle, CP et CE1. Il répond aux questions de ToutEduc. Le nouveau Directeur de l’association, interrogé par ToutEduc, fait état d'un départ "intervenu d'un commun accord en fin d’année scolaire dernière".

Laurent Cros : Je n'ai pas souhaité communiquer sur mon départ. Il a été motivé par le souhait de se renouveler après 9 ans de direction d’Agir et par la volonté de poursuivre des projets personnels.

ToutEduc : Quel regard portez-vous sur l'évolution d'APE après l'évaluation conduite par Jean Ecalle et Annie Magnan ? (voir ToutEduc ici et ici, les effets de la méthode étaient compris entre 'non significatif' et 0,3 écart-type selon les items)

Laurent Cros : Ces résultats sont très intéressants, probablement les plus élevés à grande échelle, mais ils ne reflétaient pas tout le potentiel de la méthode préconisée, qui s’élève à mon avis à 
1 écart-type. En effet, seuls 20 % des enseignants s'y conforment intégralement. Il m’a semblé que nous avions alors atteint notre plafond de verre, pour les actions de formation des enseignants.

ToutEduc : Comment envisagiez-vous de contourner cette résistance ?

Laurent Cros : En nous appuyant sur le numérique et sur les parents. Nous en avons fait l'expérience à petite échelle à Calais, en confiant des tablettes à des parents pendant l'été, la moitié ont suivi à la lettre les consignes sur l’usage de la tablette numérique (voir ToutEduc ici) et ils ont obtenu en deux mois les résultats auxquels les professeurs n'étaient en moyenne pas parvenus en quatre mois. Bien sûr, la différence majeure est que les parents n’ont qu’un seul enfant à prendre en charge, alors que les enseignants en ont 12. Avec les parents, on pouvait passer à grande échelle à un taux de respect de la méthode de 80%.

ToutEduc : Et maintenant, que faites-vous ?

Laurent Cros : J'ai fondé un cabinet de conseil en gestion aux PME, soit l’activité que j’ai connue dans la première phase de mon expérience professionnelle, quand j’ai travaillé dans le secteur du conseil en stratégie. Mais la question de la lecture continue d'être pour moi essentielle. J’ai beaucoup repensé à l’action concrète du Docteur Ghislaine Wettstein-Badour auprès des enfants ayant des difficultés avec la lecture (voir notamment Bien lire et bien écrire: La méthode alphabétique et plurisensorielle Fransya, ndlr), et je suis en train de créer un cabinet pour aider les élèves que l’on dit dyslexiques. Je suis plusieurs enfants en fin de primaire qui ont des niveaux de lecture proches du CP.

Propos recueillis par P. BOuchard, relus par L. Cros

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