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Compétences numériques : les fonctionnalités de la plateforme Pix pour les collèges et lycées présentées à Educatec – Educatice

Paru dans Scolaire le dimanche 24 novembre 2019.

Deux mois après la publication du décret du 30 août 2019, publié au Journal officiel du 1er septembre, qui crée officiellement le Cadre de référence des compétences numériques (CRCN), définit l'évaluation de ces compétences dans l'enseignement scolaire, l'enseignement supérieur et la formation continue dispensée dans des établissements publics d'enseignement, et crée aussi la certification qui y est associée (ici), la Direction du numérique pour l'éducation du ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse organisait, le jeudi 21 novembre 2019, une table ronde dédiée à ces nouvelles modalités d'évaluation et de certification qui remplacent, au collège et au lycée, le B2i (Brevet informatique et internet). Cette table ronde, organisée à l'occasion du salon Educatec-Educatice qui s'est déroulé à Paris du 20 au 22 novembre 2019, a été notamment l'occasion de présenter les fonctionnalités de la plateforme pix.fr, gérée par le GIP Pix à qui a été officiellement confié, par un arrêté du 30 août également, cette certification nationale obligatoire que doivent désormais passer les élèves de 3e et terminale (lire ici et ici).

Ce GIP aura pour "mission" de "cultiver les compétences numériques", comme l'a résumé son directeur, Benjamin Marteau. Et cette mission, publique et gratuite, pourra concerner tous les publics au-delà des élèves et des étudiants (également actifs, demandeurs d'emploi, retraités...). Au niveau des collèges et lycées, la mise en oeuvre se fera en deux temps : après une prise en main de Pix par les enseignants et la préparation des élèves en classe de 5e-4e au collège et de seconde-première au lycée durant l'année 2019-2020, les établissements pourront organiser les premières certifications des classes de 3e et de terminale en 2020-2021. Actuellement, le GIP fait progressivement le tour des académies, après avoir démarré par Bordeaux, pour accompagner le déploiement dans les établissements de l'ensemble des outils de l'environnement Pix : la plateforme publique, l'espace Pix Certif, mais aussi Pix Orga, l'espace dédié aux enseignants qui permet d'identifier les compétences à approfondir et donc les besoins prioritaires de formation d'un élève ou d'une classe, de générer des parcours d'évaluation ciblés basés sur des tests, de suivre les résultats et les progrès, et "qui doit aussi faciliter le partage, notamment des informations, entre les enseignants", précise encore Benjamin Marteau. 

16 compétences numériques et 8 niveaux de maîtrise

Pix s'appuie sur ce nouveau référentiel dit CNCR, composé de 16 compétences réparties dans 5 domaines : Informations et données, Communication et collaboration, Création de contenu, Protection et sécurité, Environnement numérique. 8 niveaux de compétences peuvent être certifiés. Les épreuves, qui doivent être organisées en 3e et terminale par les établissements en fin d'année scolaire sur deux heures, évaluent les connaissances, les savoir-faire et la capacité à identifier les enjeux du numérique.

Pour le directeur du GIP, la dimension numérique de l'outil offre un avantage, au-delà de donner plus facilement à voir, à l'élève comme à l'enseignant, "où on en est " : elle contribue "à donner envie d'apprendre" puisqu'elle permet de générer "des frustrations à dose maîtrisée" pour ceux qui n'auront pas réussi. Ainsi, pour un exercice exigeant par exemple de se documenter en ligne, ceux qui échoueront pourront être accompagnés pour "trouver ensuite le plus court chemin, en ligne ou avec les enseignants".

Apprendre le "savoir-devenir" : un laboratoire pour produire des connaissances afin de développer cette compétence

Au-delà des fonctionnalités de la plateforme pix.fr, la table ronde a été l'occasion de souligner les enjeux liés à l'acquisition de ces compétences numériques. Des "compétences clés", souligne Frédérique Alexandre-Bailly, la directrice générale de l'ONISEP, parce que "l'on sait d'avance qu'une grande partie des emplois [de demain, ndlr] ne sont pas encore connus. Mais on essaie de définir les soft skills et les compétences du 21e siècle pour continuer à former au plus tôt." Celle-ci insiste notamment sur l'une de ces compétences à travailler, "le savoir-devenir". Il s'agira, précise-t-elle, "d'être capable de repérer quand un métier va disparaître et de savoir se positionner sur un autre". À ce titre, annonce-t-elle, l'ONISEP est en train de monter un laboratoire "pour approfondir les connaissances sur cette compétence et donner des ressources aux enseignants pour développer cette capacité à s'orienter, à s'adapter".

Le directeur général du CNED (Centre national d'enseignement à distance) souligne l'effet positif de la validation de compétences numériques pour des apprenants engagés dans des formations à distance, comme celles proposées par le CNED. Les reconnaître, ajoute Michel Reverchon-Billot permet de jouer sur la motivation des élèves, plus "compliquée" à mettre en œuvre dans un système d'enseignement à distance qui ne repose souvent que sur la pespective d'obtenir un diplôme, donc à long terme. Pour illustrer cet effet, il évoque l'engouement qu'a suscité la mise en place par le CNED d'un badge qui permet de valider la compétence "apprendre au CNED", donc "apprendre à distance". Les premiers jours, a-t-il précisé, les téléchargements se sont chiffrés à 100 badges à l'heure, démonstration, selon lui, que ces validations contribuent aussi à ce que ces élèves "se sentent reconnus et non relégués".

Quid de l'accompagnement des publics non scolarisés qui maîtrisent le moins ces compétences ?

Alors que la plateforme Pix est également accessible gratuitement à tous les publics, des participants ont aussi évoqué la question de l'accompagnement des personnes qui maîtrisent le moins les compétences numériques, personnes touchées par "l'illectronisme", parfois dites "abandonnistes", comme le souligne Nathalie Bécoulet, la déléguée académique au numérique de Besançon : ceux qui renoncent à faire des démarches dématérialisées parce qu'ils n'y arrivent pas. Parmi les actions qui doivent permettre de répondre à cet "enjeu criant", figurent celles menées dans les tiers-lieux : soit ceux qui sont installés au sein même d'établissements scolaires, soit les tiers-lieux financés par les Régions, soit les tiers-lieux d'associations. Tiers-lieux qui, "par la médiation, donc la dimension humaine, permettent de raccrocher les personnes qui ne pourraient pas faire ces démarches indispensables", parmi lesquelles figurent, par exemple, les demandes de bourses,

Avant le début de sa généralisation dès cette rentrée 2019, l'environnement Pix avait été expérimenté dans sa première version dans 9 établissements scolaires de l'académie Orléans-Tours, puis au total dans près de 1000 collèges et lycées. La veille de la table ronde, Eduscol avait mis en ligne un fichier guide consacré à ce CRCN et à la mise en œuvre, par les établissements, de la formation aux compétences numériques (ici). Une circulaire d'application, qui précisera cette mise en place progressive sur deux ans de la certification Pix, doit être publiée dans les jours qui viennent.

Camille Pons

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