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Sciences : un niveau stable à l'école depuis plus de 10 ans alors qu'il est en baisse au collège (DEPP)

Paru dans Scolaire le mardi 24 septembre 2019.

La Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) vient de publier deux notes d'information qui proposent une comparaison, sur 11 ans, des résultats en sciences observés en fin d'école, puis en fin de collège. Ces analyses s'appuient sur trois bilans nationaux des acquis des élèves (du public et du privé sous contrat) effectués en 2007, 2013 et 2018 dans le cadre du dispositif Cedre (cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon) piloté par la DEPP. Si le niveau des acquis à l'école primaire dans le domaine des sciences s'avère stable depuis 11 ans, au collège, la comparaison du niveau des élèves en physique-chimie et en sciences de la vie et de la Terre à onze ans d'intervalle, montre en revanche une baisse en moyenne de 12 points dans les performances. Une baisse de niveau général qui se double en outre d'un accroissement du nombre d'élèves les moins performants, alors qu'à l'école la tendance semble être plutôt positive, puisque la DEPP observe une "homogénéisation générale du niveau des élèves".

À l'école, en effet, la DEPP constate, outre la stabilité des résultats, une "homogénéisation générale du niveau des élèves" : moins d'élèves sont en effet présents dans les groupes les plus faibles et les groupes les plus performants, au profit des groupes intermédiaires. Ces tendances positives semblent concorder avec l'appétence que montrent les élèves pour ces enseignements, appétence confirmée d'ailleurs par les enseignants, puisque la grande majorité des élèves déclare aimer faire des sciences (plus de 80 % déclarent aimer apprendre des notions nouvelles et travailler en groupe pendant les séances de sciences et 89,2 % aiment faire des expériences scientifiques), avec un intérêt qui se poursuit en outre hors de l'école.

Des écarts persistants selon l'origine sociale et les parcours scolaires

En revanche, la DEPP observe des différences de performance importantes selon les profils, que l'on retrouve également au collège : différences très importantes entre les élèves dits "en retard" (ayant redoublé au moins une fois) et les élèves dits "à l'heure" (n'ayant jamais redoublé) (de 40 points à l'école et 36 points en fin de collège) ; différences également très marquées par l'origine sociale des élèves, le score moyen progressant à mesure que le niveau social augmente. En revanche, si cet écart se réduit à l'école (18 points en 2018 entre établissements accueillant les plus défavorisés et les plus favorisés en 2018 contre 29 en 2007, contre 27 points en 2013 et 22 points en 2007), ce n'est pas le cas au collège, où il plafonne à 30 points.

Autre similitude entre tendances à l'école et tendances au collège, les écarts de performances entre filles et garçons se resserrent (équilibre à l'école et écart qui n'est plus que de 4 points en faveur des garçons au collège). Aux deux niveaux également, les élèves du privé affichent de meilleures performances (supérieures de 5 points à ceux du public à l'école et de 8 points au collège, en excluant l'éducation prioritaire). Néanmoins, si à l'école les performances dans le privé ont progressé alors que le niveau avait baissé pour s'aligner sur celui du public entre 2007 et 2013, au collège, même si les résultats restent en moyenne meilleurs, les élèves du privé affichent une baisse des résultats nettement supérieure à celle de leurs homologues du public (- 18 points contre - 9 points). De bien meilleures auparavant, elles se rapprochent ainsi aujourd'hui des performances des élèves du public.

Les moins performants moins nombreux à l'école mais de plus en plus nombreux au collège

En dehors de ces similitudes, les élèves au collège présentent des comportements assez différents de ceux observés à l'école. Comme les plus jeunes pourtant, ils portent un intérêt à ces matières puisqu'ils sont près de 70 % à trouver ce qu'ils font en sciences "intéressant" et déclarent majoritairement "comprendre l'intérêt des sciences" et être "satisfaits de leur niveau". La baisse observée pourrait être davantage imputable à un manque de travail des élèves, puisque la DEPP observe qu'ils "y consacrent peu de temps de travail personnel" (et 20 % aucun temps en dehors des heures de classe).

Autre différence notable avec l'école, au collège la tendance est au grossissement des troupes d'élèves les moins performants. Outre une représentation plus faible des plus performants (ils ne sont plus que 20 % contre 27 % en 2007), la part des plus faibles augmente en effet de 15 % à 21,6 %. Une tendance amorcée surtout depuis 2013, puisque auparavant "la répartition dans les groupes de niveaux n'avait pratiquement pas évolué". En revanche, en CM2, la DEPP ne recense "plus que" 11,3 % des élèves en 2018 dans les groupes le plus faibles alors qu'ils étaient un peu plus de 15 % en 2007.

La DEPP note qu'au collège, le taux de réussite dépend fortement de l'activité. 80 % à 90 % des élèves savent mettre en oeuvre un protocole expérimental, mais éprouvent plus de difficultés "lorsque les gestes manipulatoires demandent plus de finesse" (60 % à 70 % de réussite). L'interprétation des résultats devient quant à elle l'apanage d'une très faible minorité d'élèves dès lors que la tâche devient complexe (3,6 % des élèves y parviennent contre 73 % dans le cas de tâches simples).

La note d'information "Cedre 2007-2013-2018. Sciences en fin de collège : des résultats en baisse" ici

La note d'information "Cedre 2007-2013-2018. Sciences en fin d'école : des résultats stables depuis 11 ans et un niveau plus homogène" ici

Camille Pons

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