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Rentrée : "une poudrière", bien loin de la vision "un peu rose" du ministre selon le SNES-FSU

Paru dans Scolaire le jeudi 29 août 2019.

Le SNES "ne lance pas de mot d'ordre général de grève pour l'instant", il attend les remontées de terrain, notamment lors de son Conseil national des 11 et 12 septembre, indique Frédérique Rolet. La secrétaire générale du syndicat FSU du 2nd degré était entourée, ce 29 août, de deux des trois secrétaires généraux adjoints, Valérie Sipahimalani et Sophie Vénétitay, qui était secrétaire générale pour l'académie de Versailles et qui remplace Benoît Teste, appelé à remplacer Bernadette Groison à la tête de la FSU. La traditionnelle conférence de presse de rentrée n'a donc pas été l'occasion de lancer une mouvement de contestation, mais de décrire une situation qui n'a rien à voir avec "la vision un peu rose" que Jean-Michel Blanquera présentée hier (voir ToutEduc ici)

Les sujets de mécontentement ne manquent pas, qu'il s'agisse des effectifs en hausse, de la réduction attendue du nombre des postes mis aux concours, notamment en ce qui concerne les CPE et les Psy-EN, des salaires, si faibles qu'un jeune enseignant est éligible à la prime d'activité, des formations sur les petites vacances, des programmes "infaisables", des évaluations permanentes qui prennent sur le temps d'enseignement et dont la multiplication constitue "un choc de complexification", de la réforme de la fonction publique et de celle des retraites...

S'y ajoutent des irritants. Le ministre devrait se méfier, toujours selon le SNES, des annonces qui "énervent les collègues", comme celle d'une augmentation de 300€/an des salaires, alors qu'il s'agit de la mise en oeuvre du PPCR négocié durant la précédente mandature, et repoussée d'un an par l'actuel gouvernement. Le mesures relatives à la violence sont qualifiées de "verbiage". Quant à la volonté de lier une revalorisation des salaires à la négociation sur les retraites, elle suscite l'indignation : "On n'attendra pas 2025 !", préviennent les enseignants. En revanche, il semble qu'il ait mis "de l'eau dans son vin", s'agissant des sanctions dont étaient menacés les enseignants qui retenaient des copies de baccalauréat à la fin de l'an dernier.

La réforme du lycée constitue évidemment un point de crispation. Le logiciel de fabrication des emplois du temps (fourni par une entreprise privée) n'a été disponible que très tardivement. Les options et les dédoublements seraient sacrifiés. Les "groupes classes" sont détruits sans que les enseignants aient d'informations sur les effets très concrets de cette mesure pour l'organisation des conseils de classe par exemple. Beaucoup d'enseignants ne veulent plus être professeurs principaux, ne sachant quoi conseiller à des élèves à qui on demande d'élaborer dès la seconde des stratégies complexes en vue de leurs poursuites d'études, d'autant qu'ils se voient parfois ensuite refuser les enseignements de spécialité choisis. D'ailleurs, ne sont-ils pas amenés à se substittuer aux psy-EN, dont le recrutement est menacé...

Le ministre a annoncé la mise en place de comités de suivi, où les organisations syndicales auront une place limitée, où la pertinence des programmes ne sera pas discutée, et qui ne se réuniront que trois fois, en décembre, mars et juin... Il faudrait pourtant "des actes forts" pour éviter l'explosion de la "poudrière".

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