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Rentrée : le ministre soucieux du "bonheur professionnel" des personnels de l'Education nationale

Paru dans Scolaire le mardi 27 août 2019.

"Le bonheur professionnel des personnels", notamment enseignants passe par leur formation et leurs conditions de travail, leur bien-être, et constitue l'un des facteurs clé, avec le lien école-familles, de la réussite d'un système scolaire, estime Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Education nationale tenait, ce mardi 27 août sa traditionnelle conférence de presse de rentrée, et il a notamment voulu répondre aux "inquiétudes" manifestées par certains enseignants l'an dernier, notamment avec la mise en place d'un comité de suivi de la réforme du lycée et du baccalauréat, dirigé par Pierre Mathiot et Marie-Pierre Luigi (IGAENR) et d'un autre comité pour la réforme du lycée professionnel, avec Marc Foucault (IGAENR). Ces comités pourront amener des "inflexions". "On peut imaginer d'autres enseignements de spécialité", dit-il notamment. 

Il évoque un volet "immatériel" de la revalorisation de la fonction enseignante et cite "le prestige du professeur", le respect qui lui est dû et qui est inscrit dans la loi "Pour une école de la confiance", mais aussi un "allègement" des modalités de convocation des conseils de discipline, une circulaire interministérielle sur l'accompagnement juridique des enseignants victimes de violence, la mise en place de "référents violence" dans chaque département, le développement d' "internats tremplin" qui accueilleront des élèves "en rupture profonde avec les exigences de la vie des établissements scolaires" et qui "seront créées par transformation des actuels internats- relais"... Un schéma directeur de développement de la formation continue prévoira que tout professeur qui le souhaite bénéficie d'au moins une formation tous les trois ans (le dossier de presse n'est pas précis sur ce point, ndlr). Pour ce qui est du volet "matériel", au-delà des mesures déjà annoncées, augmentation de la prime "éducation prioritaire", heures supplémentaires dans le 2nd degré, mise en oeuvre du PPCR (pour 300 M€) et des augmentations normales avec l'ancienneté (700 M€), le ministre en appelle à une "vision pluriannuelle" dans le cadre annoncé par le président de la République d'une revalorisation des salaires en vue de la réforme des retraites.

Autre point important de cette conférence de presse, les dédoublements de CP et CE1 en éducation prioritaire, et même, dès cette année, de quelques grandes sections de maternelle. Le ministre reconnaît que, par eux-mêmes, ces dédoublements ont un effet limité, voire nul, et qu'ils ne permettront pas d'arriver à l'objectif visé, la fin de la différence entre éducation prioritaire et non prioritaire. Il indique qu' "aucun pays n'a réussi à supprimer cet écart". Il ajoute que les enseignants de CE2 qu'il a interrogés disent "voir arriver des élèves différents", et que ces dédoublements permettent que des "dynamiques pédagogiques" se mettent en oeuvre. Il cite à ce sujet des facteurs qui jouent contre la réussite des élèves , turn-over des enseignants, classes affectées à des enseignants débutants, manuels inadéquats. Il oppose à ce sujet la Seine-Saint-Denis et Paris. Il évoque le dispositif expérimental mis en place par Alain Bentolila (voir ToutEduc ici). Interrogée par ToutEduc à ce sujet, la directrice de la DEPP (le service statistique de l'Education nationale) dit n'avoir pas d'éléments d'évaluation de ce dispositif, ni pouvoir affirmer que l'effet obtenu au CE1 s'ajouterait à l'effet obtenu au CP et plus tard en GS. Elle estime toutefois que cet effet au CP (0,1 écart-type, ndlr) est le plus important qui ait été obtenu par une politique publique généralisée à cette échelle. 

Le ministre évoque encore le développement durable, sa volonté de valoriser l'engagement des élèves dès l'école primaire, de favoriser l'implantation de potagers dans les cours de récréation, et de voir mises en oeuvre les recommandations issues de la concertation avec les lycéens l'an dernier. Il compte que 10 000 écoles ou établissements auront reçu le label E3D d'ici 2022 (ce label "école/ établissement en démarche globale de développement durable" est déjà détenu par 4 500 écoles ou établissements. En octobre une nouvelle version du cahier des charges du label E3D, plus ambitieuse, sera publiée, selon le dossier de preses, p. 70, ici).

Interrogé sur le "plan mercredi", le ministre indique qu'il n'est qu'à demi satisfait s'il considère l'état actuel, mais aux trois-quarts s'il regarde la dynamique. Le dispositif "se déploie avec le temps". Sur les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap), il veut "qu'ils se sentent membres de l'Education nationale". Sur l'école maternelle, il indique que le CSEN (Conseil scientifique de l'Education nationale) "fournira des matériaux aux enseignants" (le ministre n'a pas été interrogé sur les évaluations en CP et CE1, ndlr). Sur les enseignants qui ont retardé la remise des notes au baccalauréat, il n'y aura pas d'autres sanctions que les retenues sur salaire pour fait de grève, sauf pour "certains" qui sont allés au-delà, et ont notamment usé "d'invectives". Sur la mise en oeuvre de l'obligation de formation des 16-18 ans, les lycées professionnels auront un rôle important à jouer...

 

 

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