Concours en M2 : les analyses de l'UNSA et de la société des agrégés
Paru dans Scolaire le lundi 25 février 2019.
"Les ministres prennent le risque de déplacer à nouveau" les concours enseignants pour les repositionner en master 2. Le SE estime qu'il "n’est pas opportun de modifier à nouveau la place du concours", après les réformes de 2010 et 2014. Le syndicat UNSA des enseignants estime également que se posent la question du contenu des concours, celle de la rémunération des étudiants en M2, de la préparation aux concours des candidats détenant un autre master que le master Meef, du continuum de formation "en amont et en aval du concours", de "l’accompagnement des étudiants par des tuteurs", de "la revalorisation salariale à l’entrée dans le métier ainsi reculée d’un an"...
Son homologue UNSA de l'enseignement supérieur prend acte du changement de la place du concours. Sa position actuelle en M1 "polarise la 1ère année (de master) sur la préparation du concours au détriment de la formation professionnelle et la 2nde année sur le stage en responsabilité au détriment de la formation académique". Il "attend que les discussions permettent d’avancer" sur plusieurs points : "les concours ne doivent pas réévaluer des connaissances qui sont 'normalement' validées par le diplôme universitaire de licence", la formation des enseignants "doit être pensée dans la durée, et non sur les seules années en INSPE", la moitié au moins des enseignements doit être assurée par des enseignants-chercheurs... Il ajoute que le projet d’arrêté est accompagné d' "annexes qui définissent les attendus à l’entrée en master et la formation elle-même. "Le degré de précision de certains éléments de cette annexe va à l’encontre de la liberté académique en usage dans l’enseignement supérieur."
Pour sa part, la société des agrégés est "prête à soutenir toute évolution allant dans le sens d’une amélioration effective de la qualité de la formation initiale et continue proposée aux professeurs" et "regrette que, depuis plusieurs années, les réformes successives aient eu pour effet soit de diminuer le nombre d’épreuves et donc d’amoindrir la qualité de la préparation (CAPES), soit de réduire, par un calendrier trop serré, le temps qui lui est réellement consacré (agrégation)". Elle exprime de plus "son inquiétude devant une préprofessionnalisation mal maîtrisée qui aurait pour effet l’augmentation du nombre de contractuels" et "considère qu’il est urgent de remédier au défaut d’attractivité du professorat et de donner les moyens à l’Éducation nationale de recruter et de titulariser les meilleurs étudiants, ce qui passe aussi par une revalorisation de leur rémunération".