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La maternelle, l'école des savoirs fondamentaux : réactions inquiètes des syndicats et mouvements pédagogiques

Paru dans Scolaire le mercredi 06 février 2019.

"Nous souhaitons vous faire part de nos inquiétudes face aux diverses annonces concernant des mesures que vous mettez ou que vous projetez de mettre en oeuvre à l’école maternelle", écrivent au ministre de l'Education nationale plusieurs organisations syndicales (SE-UNSA, SGEN-CFDT et SNUIPP-FSU avec les syndicats de la territoriale de chacune des trois fédérations), et mouvements pédagogiques (AFEF, CEMEA, Collectif Éducation 94, CRAP-Cahiers pédagogiques, GFEN et ICEM). Pour les signataires de cette lettre ouverte, le "Forum de l’école maternelle par celles et ceux qui la font vivre" a conclu, de manière consensuelle, à la nécessité du "maintien des programmes de 2015" et de la "mise en application réelle de la programmation par cycle".

Ils demandent "la présence d’une ATSEM par classe", la réduction des effectifs à "15 élèves en TPS et PS, 20 en MS et GS", le développement "des dispositifs dédiés à la scolarisation des enfants de moins de trois ans" et ils considèrent que les mesures envisagées par Jean-Michel Blanquer, qu'il s'agisse des programmes, du "non développement de la scolarisation des moins de 3 ans" ou de "l'apprentissage du langage centré sur l’acquisition du vocabulaire", ne sont pas "de nature à permettre à tous les enfants de commencer sereinement leur scolarité".

Ils demandent à voir reconnue la professionnalité de chacun des acteurs.

La création par amendement de l' "Ecole des savoirs fondamentaux" amène de même les syndicats UNSA, FSU, SGEN-CFDT des 1er et 2nd degrés ainsi que la FCPE à adresser une lettre ouverte aux députés. Ils font remarquer que cette innovation n'a pas donné lieu à débat au CSE (conseil supérieur de l’éducation). "Nous sommes d’autant plus surpris que des discussions sur le statut des directeurs d’école devraient avoir lieu d’une part, et d’autre part des expérimentations similaires à cet établissement public des savoirs fondamentaux ont lieu, à divers endroits du territoire et auraient dû faire l’objet de bilans (...) Nous nous retrouvons à découvrir un article qui peut modifier considérablement le paysage éducatif par voie de presse." Ils demandent aux députés de retirer cet article du projet de loi "afin de laisser le temps du bilan aux expérimentations en cours" et de "de ne pas interférer avec des négociations ministérielles elles-aussi en cours".

La FNEC y voit une aggravation des réformes initiées par "la loi de Refondation Peillon". La fédération FO de l'enseignement considère que "ce nouveau type d’établissement ne peut camoufler la volonté du ministère (...) d’aller vers un corps unique d’enseignants polyvalents premier et second degrés" et de "créer un statut de directeur 'supérieur hiérarchique' des enseignants" du 1er degré".

Pour le SE-UNSA, cet amendement correspond à une vision uniquement administrative, "qui plus est partielle" des réalités "des écoles, collèges, et des communautés éducatives" dont l'avis ne sera d'ailleurs pas sollicité. "Même l’avis du Directeur académique des services de l’Éducation nationale n’y figure pas." Le texte ne répond pas non plus à toute une série de questions sur le périscolaire, les agents municipaux, les directeurs, les lieux. De plus, "en l’état, il contient tous les ingrédients pour briser (les) dynamiques enclenchées aujourd’hui dans les territoires" avec l'expérimentation d'écoles du socle.

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