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Formation des enseignants : les ESPE deviennent des INSPE (projet de loi pour une école de la confiance)

Paru dans Scolaire le jeudi 31 janvier 2019.

Les trois articles, 10, 11 et 12 du projet de loi "pour une école de la confiance", qui créent "les instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation" ont été adoptés, hier 30 janvier par la commission des affaires culturelles et de l'éducation. 

Un amendement à l'article 11 est l'occasion de préciser qu' "il n’est pas exact de parler de transfert, les INSPE n’étant pas une entité qui se substitue aux ESPE, mais un changement d’appellation d’une entité existante". Les conventions Etat-Départements sur l'utilisation des locaux des anciennes écoles normales par les ESPE (qui succédaient aux IUFM) conservent donc leur fondement législatif.

Un autre amendement porte sur la formulation : "les candidats à l’emploi de directeur d’institut sont auditionnés par un comité coprésidé par le recteur territorialement compétent et le président ou le directeur de l’établissement de rattachement". Le mot "territorialement" est supprimé puisque "le projet de redécoupage des circonscriptions académiques ne devrait pas conduire à fermer de rectorats" mais à doter l’actuel recteur de région académique "d’une autorité hiérarchique sur les autres recteurs de la région".

Un article additionnel prévoit que ces INSPE, qui, comme les ESPE, "organisent des formations de sensibilisation à l'égalité entre les femmes et les hommes, à la lutte contre les discriminations, à la manipulation de l'information, à la scolarisation des élèves en situation de handicap ainsi que des formations à la prévention et à la résolution non violente des conflits" (article L. 721‑2), doivent également prévoir des formations "d’approfondissement".

De plus, sont ajoutés à cette phrase les mots "et à besoins éducatifs particuliers" après le mot "handicap", pour prendre en compte des difficultés qui "ne relèvent pas nécessairement d’une reconnaissance MDPH", y compris les enfants à hauts potentiels. De plus, parmi les partenaires des INSPE sont ajoutés "les établissements du secteur médico-social" et "les Maisons départementales des personnes handicapées".

Le directeur d'un INSPE peut être un étranger

A cette occasion, le ministre défend le changement de dénomination. Le terme "institut" marque leur place dans l'enseignement supérieur et "national" le souci d'égalité territoriale. Jean-Michel Blanquer indique qu'il faudrait compter 100h pour la formation à l'apprentissage de la lecture, mais que dans certains endroits, ce temps est réduit à 10h, voire 5h. Pour les futurs professeurs des écoles, la réglementation à venir prévoira, annonce le ministre, que 55% du temps de formation seront consacrés aux "savoirs fondamentaux". Ces instituts auront, au nom de "l'excellence scientifique", un "droit de tirage" sur leur environnement et pourront, par exemple, solliciter un chercheur de l'université qui n'est pas personnel de l'INSPE. Au nom du "pragmatisme", le ministre souligne qu'un tiers des enseignants auront conservé un service devant élèves.

Il ajoute que le ministère a "un rôle essentiel en tant qu'employeur", et qu'il n'a pas à "se distancier" de ces instituts plus que le ministère de la Justice de l'Ecole de la magistrature.

Interrogé sur la nomination des directeurs, le ministre fait remarquer qu'avec sa collègue de l'enseignement supérieur, il nomme déjà les directeurs des ESPE. Le changement, formellement de peu d'importance, est substantiel si on considère la constitution d'une liste de candidats établie par un comité d'audition auquel participe le président du Conseil d'école. Cette liste doit permettre de viser l'excellence, et être ouverte à l'international. La direction d'un INSPE peut donc être assurée par un étranger, ajoute Jean-Michel Blanquer qui évoque aussi l'importance d'un "Erasmus des professeurs" dans le cadre de jumelages entre les INSPE et leurs homologues allemands, mais aussi d'autres pays européens.

Par ailleurs, le ministre fera des annonces le 11 février sur les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) et il est favorable à des mesures qui les encourageraient à utiliser les dispositions de la VAE (validation des acquis de l'expérience).

De plus, le groupe LR pourrait soumettre en pleinière une amendement permettant l'intervention de professionnels venus des entreprises dans les INSPE.

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