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Evaluations : Franck Ramus répond aux interrogations et objections du SNUIPP

Paru dans Scolaire le vendredi 14 septembre 2018.

Prévenu par ToutEduc des objections faites par le SNUIPP à l'évaluation nationale des élèves de CP et CE1, Franck Ramus a modifé sur son "ramus-méninges" ses réponses aux questions que les enseignants peuvent se poser. En ce qui concerne la difficulté de certains items, le chercheur, membre du Conseil scientifique placé auprès du ministre, commente : "un test qui donnerait le score maximal à 95% (ou à même à 50%) des élèves serait peu informatif. C’est pour cela que les tests sont conçus de manière à ce que l’obtention du score maximal soit difficile. Le symétrique est vrai également : si tous les élèves échouent, le test est aussi peu informatif. La plupart des tests visent donc une difficulté intermédiaire." Les tests proposés cette année "ont fait l’objet d’une étude pilote menée par la DEPP sur 6000 élèves" et leur difficulté "ne doit donc rien au hasard". 

D'ailleurs, "dans l’étude pilote réalisée à la fin de GSM (grande section de maternelle) pour les tests de début CP, plus de la moitié des élèves ont réussi au moins 5 items sur 8 au test consistant à repérer le mot commençant par le même phonème que le mot cible. Ce test est donc tout à fait au bon niveau de difficulté". Franck Ramus n'a pas modifié un autre élément de sa réponse, "certains exercices sondent effectivement des compétences qui sont probablement encore insuffisamment développées chez les élèves de début CP (...). S’il s’avère que ces compétences sont très importantes pour la suite, et qu’elles sont insuffisamment maîtrisées par la plupart des élèves en début de CP, cela serait un argument fort pour motiver l’introduction de ces compétences dans les programmes de maternelle."

Il précise en revanche que, "contrairement à un exercice, un test vise à évaluer une fonction cognitive bien précise", non pas "faire quelque chose (par exemple, reconnaître des lettres), mais l’automaticité de cette capacité" : "la mesure pertinente est le nombre de réponses correctes qu’un élève est capable de produire dans un temps donné (...) C’est pour cela que la liste d’items est trop longue pour pouvoir être terminée."

Le chercheur conteste de plus que certains tests comportent des "pièges" : Si un test vise à évaluer, par exemple, la sensibilité aux phonèmes (est-ce que deux mots commencent par le même phonème ?), il est crucial de s’assurer que les réponses des élèves reflètent bien leur sensibilité aux phonèmes, et pas aux rimes, ni au sens des mots, ni à toute autre similarité de surface entre deux mots." C'est pourquoi "il convient de mettre parmi les mots proposés comme réponse possible certains qui présentent d’autres similarités que celle qui est testée. Ainsi, si un élève choisit régulièrement la bonne réponse, on est sûr que c’est bien le phonème initial qu’il a repéré. Si au contraire il se laisse souvent 'piéger' par un mot qui rime, alors c’est qu’il ne maîtrise pas encore parfaitement la distinction entre rime et phonème. Dans le cadre d’un test, il importe de le savoir, c’est justement ce niveau de précision qui va aider les enseignants à mieux connaître les besoins des élèves."

Et il conclut : "Ces différences entre les tests des évaluations nationales et les exercices habituels, qui semblent dérouter certains enseignants, ce sont précisément les caractéristiques qui leur donnent leurs qualités psychométriques, et qui font que ces évaluations nationales sont plus précises, plus valides et plus fiables que tout autre outil à leur disposition. Elles sont donc un complément indispensable à la panoplie d’exercices qu’utilisent déjà les enseignants."

Le Ramus-méinges ici, les dépêches de ToutEduc ici et ici, voir aussi ici

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