ParcourSup rejeté par le Conseil supérieur de l'éducation
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 06 mars 2018.
Le Conseil supérieur de l’éducation a rejeté le projet de décret instituant la mise en œuvre de Parcoursup (voir ToutEduc ici), hier 5 mars, "avec 0 voix pour, 36 voix contre, 21 abstentions et 3 n’ayant pas pris part au vote", indique SUD Education. La fédération estime que "le dispositif s’avère encore plus inquiétant que prévu car si un-e lycéen-ne ne répond pas dans les délais à une notification de Parcoursup, il perdra tous ses vœux". La fédération a déposé un préavis de grève national pour le 15 mars et rappelle que "sept syndicats de la fonction publique appellent à la grève" le 22 mars.
Pour sa part, la FAGE indique avoir obtenu de la ministre en charge de l'enseignement supérieur "l'engagement ferme" qu'un décret d’application de la loi ORE (sur l'orientation et la réussite des étudiants) précisera que les capacités d’accueil des universités seront "calculées prioritairement en fonction du nombre de demandes formulées par les candidats" (et non pas en fonction des débouchés, comme l'a voulu le Sénat) tandis que des "éléments réglementaires" acteront "la nécessité d’augmenter les capacités d’accueil, pour s’assurer qu’elles ne diminuent pas d’une année sur l’autre". La FAGE revendique également "la création de places supplémentaires aux 22 000 déjà prévues pour la rentrée 2018 dans les filières en tension, ainsi que des moyens pour le financement des parcours d’accompagnement personnalisés".
De leur côté, le SNES et le SNESUP estiment que cette loi "va restreindre et contraindre l’orientation des bacheliers sans améliorer leur réussite". Les syndicats FSU du 2nd degré et du supérieur dénoncent notamment la possibilité donnée aux établissements de limiter l’accès des bacheliers en fonction d'algorithmes locaux alors que la réforme du lycée oblige les élèves "à se positionner dès la fin de la Seconde par des combinaisons d'enseignements en lien avec les attentes du supérieur" : "Ces choix précoces les enferment et renforcent les inégalités sociales et de genre."