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Apprentissage : les réactions et analyses du SNUEP-FSU, du MEDEF, des Régions

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 12 février 2018.

Pour le SNUEP, la réforme de l'apprentissage représente un danger "pour les jeunes et pour la voie professionnelle scolaire". Le syndicat FSU de l'enseignement professionnel dénonce l' "obstination irrationnelle" du gouvernement qui veut "renforcer des dispositifs inopérants et inefficaces" et qui dévalorise "la voie professionnelle publique sous statut scolaire" qui constitue pourtant "la seule solution pour sécuriser la formation professionnelle des jeunes, sans discrimination, sans sélection, avec des taux de ruptures nettement moindres qu’en apprentissage". L'organisation syndicale dénonce notamment la possibilité donnée aux entreprises d' "embaucher des apprenti.es tout au long de l’année", ce qui "va désorganiser fortement les enseignements et les examens". Les Campus des Métiers vont "favoriser les allers/retours entre les LP et les CFA". Les régions pourront "canaliser les flux d'élèves vers les formations qu'elles voudront prioriser". Les branches rédigeront les référentiels d'activités professionnelles et de compétences alors que "les employeurs souhaitent limiter les savoirs, notamment ceux liés à la culture générale et citoyenne, au profit de compétences qu'ils prétendent transversales, souvent floues, et centrées sur leurs besoins immédiats".

Le SNUEP estime que la création de classes préparatoires à l'apprentissage "démontre surtout que les sortant.es de collège ne sont pas prêts à intégrer le monde du travail" et "il est à craindre que ces classes ne servent qu'à formater les jeunes aux 'savoir-être' attendus par le patronat". Il condamne enfin les dérogations relatives aux horaires de travail alors que les apprenti.es "sont déjà 80 fois plus exposé.es aux accidents du travail que les lycéen.nes professionnel.les".

A l'inverse, le MEDEF "salue" une réforme "ambitieuse" qui place "les branches et les entreprises au coeur du système" tandis que "le financement du système est simplifié et clarifié". L'organisation patronale annonce qu'elle "amplifiera son action de mobilisation en faveur de l’apprentissage dans les mois qui viennent".

Pour leur part, "les Régions condamnent" le projet du Gouvernement et considèrent que cette "réforme centralisatrice" affaiblit le développement de l'apprentissage : une compétence décentralisée "sera très largement centralisée". Elles estiment pourtant avoir obtenu l’élaboration d’un schéma régional de l’alternance, une régulation régionale pour assurer la péréquation entre les branches et les territoires, l’unification, "sous la responsabilité des Régions", du versement des aides aux employeurs d’apprentis ; "une vision partagée entre les Régions et les branches de l’offre de formation au travers des contrats d’objectifs"... Mais "un grand nombre de questions ne sont également toujours pas résolues", notamment le risque de fractures entre les zones métropolitaines et "en zone rurale, en zone de montagne, dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville"; le risque de fragilisation des CFA interprofessionnels. Elles "dénoncent par ailleurs le recul du gouvernement sur la question du transfert aux Régions de la compétence orientation et information des jeunes" dont elles réclament "la responsabilité pleine et entière". Toutefois, elles continueront "à promouvoir cette filière d’excellence dans laquelle elles croient". Elles rappellent "qu’elles mettent déjà en œuvre un certain nombre de mesures en faveur des apprentis annoncées par le Gouvernement, comme le versement d’une aide de 500 euros pour le permis.

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