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Ecole inclusive et moyens d'enseignement dans le 2nd degré : mécontentement et inquiétudes

Paru dans Scolaire le mardi 06 février 2018.

La question des moyens se pose dans le second degré (pour le 1er degré, voir ToutEduc ici), notamment du fait des enseignements facultatifs (voir ToutEduc ici). Un appel à la grève a été lancé pour ce 6 février par une intersyndicale FSU, SUD, CGT, FO. Au-delà du projet de loi ORE [relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants], et des réformes annoncées du bac et du lycée, la question des moyens genère de nombreux motifs de mécontentement ou d'inquiétude.

Le SGEN-CFDT lance une "alerte sociale" pour obtenir "les moyens et conditions dont l’école inclusive a besoin". L'organisation syndicale estime que "les conditions de mise en œuvre de la loi de 2005 [sur la scolarisation des enfants handicapés] ne sont toujours pas réunies et (...) les enseignants et tous les personnels qui agissent au quotidien pour rendre possible l'inclusion scolaire, sont au bord de la rupture". Outre des problèmes de formation, elle demande au ministère de "donner aux équipes pédagogiques le temps nécessaire à une réflexion collective", la diminution de "la charge administrative", des recrutements plus rapides d'AESH, du "temps pour améliorer les collaborations professionnelles avec les psychologues, éducateurs spécialisés, infirmiers, éducateurs de jeunes enfants"... : "L’accueil des enfants ne peut plus se faire dans les conditions actuelles."

Précédemment, le SNUIPP-FSU et le SE-UNSA s'étaient joints au SGEN pour écrire au Premier ministre et dénoncer la situation des enseignants référents handicap (ERH), "chargés de l’application et du suivi des projets personnalisés de scolarisation" qui devraient bénéficier du "taux plafond de la nouvelle indemnité pour missions particulières", mais qui, "dans de nombreuses académies", perçoivent "le montant plancher, moitié moindre".

Le CNAL s'inquiète de voir "l’enseignement privé catholique rallumer la guerre scolaire". Le Comité national d’action laïque, faisant référence à une dépêche de ToutEduc (ici) (CNAL) dénonce "une manœuvre grossière" du secrétariat général qui cherche "à imposer localement des renégociations de la règle des 80-20" alors que "le montant des sommes aujourd’hui versées par le contribuable aux établissements privés, est inconnu". Il demande d'ailleurs une évaluation du "montant global des financements destinés aux établissements privés en provenance de l’Etat, des collectivités territoriales" ou du fait de la défiscalisation "des dons à des fondations alimentant les établissements privés".

Pour sa part, le SNALC dénonce l'attitude de "certains recteurs" qui réduisent "de façon spectaculaire la dotation horaire des lycées professionnels". Le syndicat FGAF des lycées et collèges suppose qu'ils "anticipent à mauvais escient le tout apprentissage privé". 

En ce qui concerne l'EPS, le SNEP (le syndicat FSU de l'éducation physique) dénonce la diminution du nombre des postes mis au concours externe (le CAPEPS) tandis que le concours réservé n'a pas permis de pourvoir l'an dernier la moitié des postes ouverts et que 1 000 non titulaires ont été recrutés pour assurer l'enseignement de l'EPS dans le second degré.

A Paris, la FCPE dénonce la suppression de 54 postes dans les collèges publics alors que la baisse des effectifs est limitée à 191 élèves et que "les remplacements s'avèrent toujours plus compliqués à assurer dans de nombreux établissements". Elle dénonce de plus la "valse des réformes" qui se succèdent "sans attendre la moindre évaluation des mesures récemment mises en oeuvre".

A Toulouse, le SNES (le syndicat FSU du 2nd degré) fait état d'une démographie scolaire en nette progression (1 700 élèves, essentiellement au niveau collège) qui aurait nécessité la création de "plus de 80 postes" pour "le seul maintien du taux d’encadrement en collège" alors que "seuls 51 postes sont prévus" : "les décisions du ministre d’assouplir les contraintes de la très décriée réforme du collège" seront difficiles à tenir".

Au niveau national, le SNES avait dénoncé "une saignée de 2 580 postes" début décembre, lorsque le nombre des postes mis aux concours du 2nd degré avait été publié, d'autant que, au vu des postes non pourvus par les jurys l'an dernier, "la diminution du nombre de recrutements risque d’être bien supérieure à la baisse du nombre de postes offerts (...) Quant aux concours internes et réservés, le nombre de postes est maintenu, légèrement augmenté pour les derniers, mais le volume reste nettement insuffisant au regard des besoins en titularisation."

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