Saint-Martin et Saint-Barthélémy : "nous voulons avoir à manger, avoir de l'eau, un toit" (un enseignant)
Paru dans Scolaire le mardi 12 septembre 2017.
"Même les écoles qui sont debout ont le toit arraché." Pour Sébastien Fillion, enseignant au collège "Quartier d'Orléans" à Saint-Martin, et représentant du SNALC (le syndicat FGAF des lycées et collèges), interrogé par ToutEduc, "tout est à refaire", seul le bâtiment du service éducation n'a pas été endommagé, "même pas une vitre cassée". Michel Sanz, le DAASEN (directeur adjoint des services académiques) des deux îles, y a reçu tous les enseignants pour lister leurs besoins. Certains, notamment à Grande Case (où est l'aéroport) et Baie orientale, où les pillages et l'insécurité sont importants, ont pu aller en Guadeloupe, mais le danger semble moins grand à Concordia, où se trouve notre interlocuteur. "Et où aller quand on n'a pas de famille en Guadeloupe ? Ce que nous voulons ? c'est d'abord avoir à manger, avoir de l'eau, un toit. Le président Macron nous demande de reprendre rapidement, j'y suis prêt, mais le collège est très abîmé, je n'ai pas de nouvelles de mes élèves, les routes étaient coupées, elles viennent d'être rouvertes mais avec des barrages de l'armée. Notre environnement, c'est un peu l'apocalypse. Et nous manquons d'informations, nous échangeons entre enseignants via les réseaux sociaux."
Pour sa part, l'académie met en place "un dispositif d’aide et d’information spécifique en direction des personnels de Saint-Martin et Saint-Barthélémy" avec un numéro vert, le 0800 800 453, et indique qu'une cellule de crise va recenser leurs besoins. Le ministre ajoute que l'objectif "est d'apporter des réponses à chaque situation particulière", mais que l'administration travaille aussi "à ce que sera l'étape suivante lorsqu'il faudra reconstruire et rétablir un fonctionnement normal".