Harcèlement scolaire : des effets graves et durables sur la santé
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 10 mai 2017.
Les conséquences du harcèlement scolaire sur le développement d’un enfant, sa santé psychique et physique pourraient être graves, indique une revue de la littérature scientifique publiée par Susannah Tye et son équipe, de la clinique Mayo à Rochester (États-Unis), rapportée par le mensuel Pour la science le 4 mai. Après avoir analysé plus de 100 études scientifiques, la chercheuse montre que l’impact du harcèlement serait semblable à celui de la maltraitance dans l’enfance ou de toute autre forme de stress chronique.
Selon une recherche menée auprès de jumeaux notamment, le fait d’être victime de harcèlement augmenterait le risque de troubles psychiatriques (anxiété, dépression, comportements et idées suicidaires). Une autre étude conclut que les garçons harcelés ont 18 fois plus de risques de se suicider que leurs pairs non victimes, et les filles harcelées 27 fois plus de risques de souffrir de troubles paniques. De leur côté, les persécuteurs présentent, eux, 4 fois plus de risques de développer un trouble de la personnalité antisociale.
Des traces durables
Sur le plan physique, ce stress chronique produirait des effets à long terme, probablement similaires à ceux relevés dans les cas d’abus sexuel et d’agressions durant l’enfance, ou de conditions de vie très défavorables. Ainsi, la concentration en hormones et en neuromédiateurs resteraient perturbées, quelquefois pendant très longtemps. Conséquences : une inflammation des tissus et une hausse du rythme cardiaque, puis un risque décuplé de dépression, diabète ou maladies cardiovasculaires.
Les chercheurs supposent que d’autres traces du harcèlement subi pendant l’enfance pourraient être retrouvées, comme des modifications dites épigénétiques (changements dans les gènes liés à l’environnement). Cependant, de nouvelles études longitudinales s’avèrent nécessaires pour confirmer cette hypothèse.
L’article de Pour la Science est consultable ici, signalé par "Le petit journal des profs" ici
Diane Galbaud