Vote FN des enseignants : quelle réalité ?
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mardi 18 avril 2017.
Non, il n’y a pas de "lepénisation" des enseignants, affirme Laurent Frajerman, chercheur à Paris-1 et à l'Institut de recherches de la FSU, également membre du SNES, dans un article paru sur le site The conversation le 17 avril. "Incontestablement, les intentions de vote FN progressent chez les enseignants", admet-il. Cependant, cette hausse doit être selon lui relativisée, car elle reste bien plus faible que dans le reste de la population (entre 2,5 et 4 fois moins élevée).
Le chercheur précise : "Si les enquêtes récentes se confirment dans les urnes, les enseignants ne représenteront que 0,6% de l’électorat du Front national au premier tour de l’élection présidentielle. En effet, en tablant sur 7,5% de votants FN chez les 850 000 enseignants et une abstention de 20 %, ils donneraient 50 000 voix au FN sur un total de 7 800 000 voix attendues pour ce parti (pour un score de 25%, avec une abstention lors du scrutin de 30%)".
Les plus hostiles aux idées du FN
De surcroît, selon l’indice de "libéralisme culturel" élaboré par le sociologue Luc Rouban (à partir de questions sur la peine de mort, le nombre d’immigrés et l’immigration), les enseignants seraient même "les plus hostiles aux idées véhiculées par l’extrême droite".
Luc Rouban a montré en outre que le vote frontiste enseignant aux élections régionales de 2015 a été "clairement alimenté par les voix qui se portaient sur les candidats Les Républicains ou Union des démocrates et indépendants (UDI)" lors de la présidentielle de 2012. Ainsi, "les enseignants ne sont pas tous de gauche – une minorité de droite a toujours existé", rappelle Laurent Frajerman. Et de préciser : "La nouveauté est qu’une partie de ce camp se radicalise".
L’article de The Conversation est consultable ici
Diane Galbaud