Les futurs professeurs de français connaissent-ils la grammaire ? (étude à Montréal)
Paru dans Scolaire le mercredi 01 février 2017.
Une étude menée dans les deux universités de Montréal auprès des futurs professeurs de français montre qu'ils ont "une vision romantique de l’enseignement de la grammaire". Leurs savoirs "sont encore fragiles", la "grande majorité" d'entre eux par exemple, ne parvient pas à à identifier la fonction des différents groupes nominaux d'une phrase comme "Les sensations fortes que procurent ces nouveaux manèges ont attiré un grand nombre de visiteurs à La Ronde cet été". D'autres exemples montrent que les fonctions "attribut du sujet" et "attribut du complément direct" leur posent des problèmes. "L’identification correcte du prédicat dans le cas d’un GV constitué d’un verbe à construction intransitive (soit le verbe dormir) n’est pas réussie par la moitié des étudiants."
Lorsqu'il s'agit d'enseigner la grammaire, ils "reconnaissent l’importance de contextualiser les apprentissages dans des activités d’écriture" mais "en pratique, les stagiaires seraient plutôt portés à faire vivre aux élèves des activités de grammaire décontextualisées". Et ils préconisent "l’utilisation de 'trucs' pour enseigner la grammaire", même s'ils considèrent qu'elle est "utile pour maitriser l’écriture et pour mieux comprendre le fonctionnement de la langue".
Ils estiment d'ailleurs "qu’ils possèdent des connaissances suffisantes ('satisfaisantes ou excellentes') en grammaire" et lsabelle Gauvin (UQAM, l'auteure principale de la recherche) considère qu'ils ont une "confiance excessive en leurs savoirs grammaticaux". Ils "soutiennent également qu’il est important de privilégier une 'démarche active de découverte' auprès des élèves. Or, les préoccupations didactiques des futurs enseignants se reflètent peu dans leur enseignement."
Cette étude est signalée par le site québécois RIRE (ici) qui ne mentionne aucune étude comparable en France.