La pédagogie est-elle "un patrimoine culturel immatériel de l'humanité" ? (thèse)
Paru dans Scolaire le jeudi 05 janvier 2017.
Une pédagogie, en l'occurrence celle de Jean-Frédéric Oberlin qui préfigure notre école maternelle, est-elle susceptible d'être inscrite par l'Unesco au "patrimoine culturel immatériel de l'humanité" ? Oui, répond dans sa thèse en sciences de l'éducation, soutenue en 2016, Johann Chalmel, qui examine en détail les conditions qu'il y aurait à remplir et dont le travail universitaire constitue "la préparation d'un dossier de classement".
L'auteur évoque le lieu, le Ban de la Roche (Bas-Rhin) et la figure du prédécesseur de J-F Oberlin, le pasteur Jean-Georges Stuber, qui s'inspire de Comenius pour créer une institution scolaire, mettre en place un enseignement de la musique, une méthode syllabique d'enseignement de la lecture et "la première bibliothèque de prêt au monde". J-F Oberlin lui succède en 1767 et crée "les poëles à tricoter" pour accueillir au chaud les jeunes enfants (avant qu'ils n'aillent au "poële d'école"), crée le titre professionnel de "conductrice de la tendre enfance", pose le principe de l'éducation par "la douce contrainte", imagine des jouets pédagogiques, et comprend qu'il faut à la fois "transmettre des connaissances et des méthodes d'apprentissage".
Il évoque aussi longuement le musée Oberlin de Walderbasch, les évolutions de la notion de patrimoine et se demande à quelles conditions, et selon quelle définition de la pédagogie, celle-ci pourrait être reconnue par l'Unesco.
"La pédagogie, un patrimoine immatériel ? : exemple de la pédagogie de Jean-Frédéric Oberlin" par Johann Chalmel (sous la direction d'Eirick Prairat) téléchargeable ici