La formation initiale et la formation continue des enseignants doivent s'inscrire dans une même logique (rapport Filâtre)
Paru dans Scolaire le mardi 29 novembre 2016.
Le "Comité national de suivi de la réforme de la formation des enseignants et personnels d’éducation" préconise d'inscrire formation initiale et formation continue dans un cadre commun, la FTLV (formation tout au long de la vie). Il distingue trois périodes : "une phase de préprofessionnalisation en Licence" suivie d'une phase de formation initiale sur 5 ans, les deux années de master et les trois premières années d'exercice en tant que titulaire, et enfin "une phase de formation et de développement professionnel continu" au cours desquelles on leur propose "une formation continue qualifiante et diplômante". Il ajoute qu'il faut "élargir le schéma général de la formation des enseignants" en tenant compte "de la diversité des publics entrant dans le métier et de la diversité de leurs parcours".
Le comité vient de remettre son rapport à Najat Vallaud-Belkacem et à Thierry Mandon; la ministre de l'Education nationale et le secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur ont reconduit pour trois ans son mandat et lui demandent de se consacrer "plus spécifiquement à la polyvalence des professeurs des écoles dans le cadre de ce continuum".
La formation continue doit être "constitutive du métier d’enseignant"
Dans son rapport, le comité constate d'abord que, "lorsqu’un enseignant est recruté, il signe des documents de nature administrative, mais n’est formellement destinataire ni des attentes correspondant à son emploi, à son métier, ni des valeurs essentielles du système éducatif dans lequel il fait son entrée". Il propose donc qu'un texte "d’une ou deux pages" soit "remis formellement à tout nouvel enseignant". Ce document "constituerait une sorte d’engagement ou de cadre référent".
Le Comité ajoute qu'il "n’est pas concevable de considérer que l’on puisse acquérir en formation initiale l’ensemble des connaissances et compétences nécessaires pour toute une carrière" et que la formation continue doit être "constitutive du métier d’enseignant".
Une année de stage moins stressante
En ce qui concerne l'année de stage (M2), le Comité constate qu'elle "est vécue par presque tous les stagiaires comme extrêmement difficile", ils "se disent surchargés, débordés, stressés" et le rapport recommande de "veiller à ce que la charge de travail permette au stagiaire à la fois de se consacrer à son premier enseignement en responsabilité et de se former de manière solide, réaliste et sereine".
Autre constat, les bouleversements sociaux et techniques actuels "transforment le rapport de la société à l’école" et "conduisent à un bouleversement des pratiques enseignantes et des identités professionnelles". La formation tout au long de la vie doit donc intégrer ces évolutions en même temps qu'elle doit permettre à l'enseignant de "conforter en permanence ses compétences", "de consolider en permanence ses capacités réflexives" et "d’enrichir ses pratiques".
Tous ne tiennent pas à se former
Mais tous ne tiennent pas "à être des professionnels réflexifs" ou "à s’engager dans des cadres de formation collectifs et exigeants". Il convient donc de "favoriser les expérimentations" et "d’intégrer toutes les attitudes des professeurs engagés dans une démarche de formation par le développement professionnel : réflexif, impliqué, engagé, explorateur, curieux, exigeant, bricoleur, apprenti-chercheur..." en s'inspirant éventuellement des "instituts Carnot d’éducation" et en permettant "que les équipes de professionnels deviennent de plus en plus maitres d’œuvre de leur formation".
Le rapport "Vers un nouveau modèle de formation tout au long de la vie" est téléchargeable ici