Intégration à l'école des élèves ayant des "besoins éducatifs particuliers" : des enseignants sceptiques (étude suisse)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 30 septembre 2016.
Les enseignants restent sceptiques quant aux bénéfices de l’intégration à l'école des élèves ayant des "besoins éducatifs particuliers" : c'est ce qui ressort d’une enquête conduite auprès de 686 enseignants suisses d'écoles primaires par le Service de la recherche en éducation du Canton de Genève, diffusée en septembre 2016. Ainsi, la plupart d'entre eux continuent de penser que l’enseignement spécialisé est plus à même d’apporter le soutien nécessaire aux élèves en grande difficulté (difficulté scolaire et/ou situation de handicap).
Pourquoi ? Aux yeux des enseignants, le soutien des structures spécialisées serait "davantage en adéquation avec les besoins" de ces enfants. À titre personnel, ils envisagent difficilement de pouvoir adapter les leçons et le matériel à ces élèves.
Un sentiment d’appartenance à la classe ordinaire
Néanmoins, ces enseignants reconnaissent que, du point de vue social, une intégration dans une classe ordinaire est bénéfique. "Cela permettrait à ces élèves de créer des liens avec les camarades de classe et faire ainsi naître un sentiment d’appartenance à la classe ordinaire. De manière générale, les enseignants cherchent donc à favoriser un climat accueillant dans leur classe", souligne l'étude.
Quant au travail en équipe avec les enseignants spécialisés, il serait aujourd’hui largement répandu, selon l’enquête genevoise. Ces collaborations sont perçues le plus souvent comme "un réel enrichissement professionnel". Cependant, l'approche diffère légèrement. D'un côté, les enseignants spécialisés tendent à privilégier le travail en commun en lien avec les projets individualisés des élèves. De l'autre, les enseignants de l’enseignement ordinaire, eux, mettent davantage l’accent sur les objectifs d’un programme qui s’adresse à l’ensemble de la classe.
L'étude est consultable ici
Diane Galbaud