Education nationale : un budget 2017 pour "une merveilleuse rentrée"
Paru dans Scolaire le mercredi 28 septembre 2016.
La rentrée 2017 sera "merveilleuse", estime Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l'Education nationale pense surtout au premier degré qui devrait connaître une augmentation du nombre des postes et une baisse des effectifs (de 10 à 15 000 élèves, précise son entourage). Elle présentait, avec le secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur et à la Recherche, le projet de budget 2017 ce 28 septembre, et elle faisait passer un message politique. La gauche ne parle pas de dépenses, mais d'investissements, et elle a tenu parole : alors que les dépenses de l'Etat diminuent, le budget de l'Education nationale croît de 3 Md€. Elle se livre de plus à un calcul. Certains candidats de droite promettent une diminution du nombre des fonctionnaires d'Etat de 150 000 au moins sur 5 ans , dont, vraisemblablement, 100 000 dans l'Education nationale, soit 20 000 par an, ce qui correspond à peu près au nombre des départs à la retraite. Il n'y aurait donc aucun concours ouvert pendant 5 ans, voire des licenciements.
La ministre tient a souligner certains des chiffres de ce budget. L'enveloppe consacrée aux fonds sociaux sera de 65 M€, et depuis 2012, elle a augmenté de 85 %. Le nombre des enfants en situation de handicap accueillis a augmenté de 25 % tandis que les moyens humains consacrés à leur accompagnement ont augmenté de 70 %... Le PIA III (programme d'investissements d'avenir) qui sera lancé en 2017, prévoit 6 Md€ pour l'enseignement scolaire, l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation, et certaines enveloppes seront dédiées à l'innovation pédaogique.
Mayotte, les contractuels dans le 1er degré
Interrogée par ToutEduc sur la situation à Mayotte, elle souligne que 77 millions seront ouverts en crédits de paiement pour Mayotte et la Nouvelle-Calédonie, pour financer des constructions scolaires bien que ce ne soit pas de la compétence de l'Etat. D'ailleurs, "du fait de la croissance très importante des effectifs à scolariser, Mayotte aura bénéficié de près de 200 M€ entre 2012 et 2016.
Son entourage, également interrogé par ToutEduc sur l'emploi d'enseignants contractuels dans le premier degré (voir ToutEduc ici), évoque la situation particulière de plusieurs académies, dont Toulouse, Montpellier, Nantes, où quelques dizaines de postes ne sont pas pourvus. Le nombre des enseignants qui sont partis à la rentrée, parce qu'ils ont pris leur retraite, ou parce qu'ils ont obtenu un détachement, réussi un concours, ou parce qu'ils ont demandé un temps partiel, est supérieur aux prévisions. Le ministère "est en train d'examiner les solutions", qui pourraient passer par le fait de reconvoquer les jurys de façon à constituer des listes supplémentaires aux concours pour des recrutements de stagiaires plutôt que de contractuels.
Le détail des annonces sur le site du ministère, ici