Espagne : des enseignants parmi les mieux payés des pays de l'OCDE
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 21 septembre 2016.
Des enseignants mieux payés que dans la plupart des pays de l'OCDE, un système éducatif largement financé par les régions autonomes, donc le public, telles sont quelques-unes des caractéristiques qui distinguent l'Espagne de la plupart des pays de l'OCDE en matière de politique éducative, selon les indicateurs livrés dans la dernière publication "Regards sur l'éducation 2016".
Avec des salaires statutaires d'enseignants débutant dans le premier cycle de l'enseignement secondaire (équivalent du collège) qui s'élèvent à 40 500 dollars (USD) contre une moyenne de 31 200 dans l'ensemble des pays de l'OCDE, l'Espagne se distingue en effet avec sa politique salariale. Ces rémunérations dépassent la moyenne de l'OCDE mais aussi celles de 22 pays. Elles demeurent en outre plus élevées que la moyenne de l'OCDE avec l'avancement de carrière, puisqu'elles sont de l'ordre de 46 500 dollars après 15 ans de carrière contre une moyenne de 43 000 dollars dans l'OCDE.
Financement du système éducatif : les régions plus impliquées que l'État
Autre spécificité, la grande part des fonds publics qui alimentent le système éducatif du primaire au secondaire provient des régions (dites communautés autonomes), et ce, à hauteur de 80 %, alors que, en moyenne au sein de l'OCDE, la majeure partie des financements publics fléchés en direction de l'éducation est abondée par les gouvernements centraux (en moyenne à hauteur de 56 %). En Espagne, la part de financement du gouvernement central s'élève à seulement 15 %.
Pour autant, le pourcentage de la dépense en matière d'éducation est resté quasiment inchangé entre 2008 et 2013 (l'éducation représentant environ 11 % de la dépense publique totale).
Cette dernière décennie est également marquée par l'augmentation du taux de jeunes intégrant l'enseignement supérieur, qui est passé de 29 à 35 % entre 2005 et 2015, tendance significative mais qui concerne la plupart des pays de l'OCDE (35 % des adultes avaient atteint ce niveau d'éducation en 2015 dans la plupart des pays contre 27 % en 2005). En Espagne néanmoins, le taux de jeunes adultes susceptibles d'obtenir une qualification du supérieur durant leur vie est supérieur à la plupart des autres pays (59 % d'entre eux contre une moyenne dans l'OCDE qui s'élève à 49 %).
Une part des filles diplômées du supérieur plus importante que le moyenne de l'OCDE
L'Espagne affiche également la 5e plus grosse progression en matière d'accès à l'enseignement supérieur des filles (82 % contre une moyenne dans l'OCDE de l'ordre de 73 %). Et la part des filles qui accèdent à des niveaux de diplôme du supérieur est légèrement supérieure à la moyenne de l'OCDE (60 % décrochent l'équivalent de la licence contre 58 % en moyenne dans l'OCDE et 49 % un doctorat contre une moyenne dans l'OCDE qui s'élève à 47 %). Néanmoins, malgré une répartition garçons-filles similaire à celle de la plupart des pays dans la majorité des filières de formation, l'Espagne affiche parmi les plus faibles représentations de filles dans les filières d'ingénierie, des secteurs industriel et de la construction : seulement 5 % des filles y sont diplômées contre 40 % des garçons alors que l'écart moyen de l'OCDE est de 7 % des femmes diplômés dans ces domaines contre 31 % d'hommes.
Enfin l'Espagne compte parmi les quelques pays où la majorité des enfants sont scolarisés très tôt (96 % des 3 ans et 97 % des 4 ans le sont contre, en moyenne dans l'OCDE, respectivement 71 et 86 % des enfants de ces tranches d'âge). Plus de la majorité l'est, en outre, dans des établissements publics (52 % contre 42 % en moyenne dans les pays de l'OCDE).
La note sur l'Espagne (en anglais) ici
Camille Pons