L'acte II de la Refondation portera sur l'articulation bac - 3 / bac + 3 (J-P Delahaye)
Paru dans Scolaire le mercredi 15 juin 2016.
"Il y a des chantiers qui n’ont été qu’effleurés et qui restent à traiter dans un acte 2 de la refondation, je pense bien sûr au lycée et à l’articulation bac-3 bac+ 3", déclare Jean-Paul Delahaye. L'ancien directeur général de l'enseignement scolaire "planchait" lundi 13 juin à l'occasion d'un débat organisé par France Stratégie sur les priorités éducatives.
L'ancien conseiller de Vincent Peillon rappelle que la refondation a été lancée pour que la France ne soit plus "l’un des pays dans lesquels l’origine sociale pèse le plus sur les destins scolaires", car si "54 % de nos élèves de 15 ans ont les meilleurs résultats du monde à l’évaluation PISA", pour "25 à 30 %" des élèves, "la scolarité n’est qu’une longue succession d’échecs et d’humiliations". Un certain nombre des mesures déjà prises "devront être amplifiées dans les années à venir", qu'il s'agisse de "la priorité au primaire", de "la concentration des moyens en direction des élèves et des territoires les plus en difficulté", de la formation des personnels... Mais l'inspecteur général honoraire se veut rassurant, "notre école est pleine de ressources, la question est de savoir comment généraliser ce qui marche, comment lever les blocages, comment passer de l’innovation à la transformation".
Et la difficulté n'est pas tant technique que politique, "il y a aujourd’hui une lutte des classes au sein du système éducatif". Comment sinon "expliquer que, chaque fois que l’on veut élargir la base sociale de la réussite on soit immédiatement accusé de nivellement par le bas par ceux qui veulent garder les positions acquises par leur classe sociale" ?