"Plus de maîtres que de classes" : une optimisation des pratiques existantes plus qu'un changement de paradigme (mémoire de master)
Paru dans Scolaire le vendredi 27 novembre 2015.
Le dispositif "Plus de maîtres que de classes" permet-il de "changer les pratiques enseignantes" ? C'est la question que pose Bernadette Claudel dans un mémoire de master que publie l'OZP (Observatoire de l'éducation prioritaire). Après avoir interrogé 18 enseignants de 6 écoles, elle souligne que les premiers changements diffèrent d'une école à l'autre et varient en cours d'année : "on note tout de même plutôt un développement du travail en binômes maître titulaire-maître supplémentaire qu’une dynamique d’équipe accrue." Mais l'auteure note aussi "une amélioration sensible de l’accompagnement au plus près des élèves" et une "optimisation des pratiques existantes", par exemple " la compilation de méthodes de lecture par les deux enseignants co-intervenant". Elle souligne encore que le maître titulaire peut adopter "une posture d’observation", ce qu'il ne peut habituellement pas faire.
"Les échanges rendus nécessaires par le coenseignement développent une rationalisation des savoirs, une plus grande maîtrise, une plus grande efficacité individuelle et collective". Mais "on observe pour le moment peu de collaboration en amont, et après la séance les échanges sont encore limités", ce qui amène à s’interroger sur la mise en place, dans le cadre de la formation initiale et continue, des techniques "d'analyse de pratique". Il conviendrait aussi de sécuriser les acteurs "en réaffirmant les orientations institutionnelles du dispositif et en précisant les marges d’initiatives laissées aux enseignants". Bernadette Claudel considère déjà qu' "échanger régulièrement les tâches et les postures au sein du binôme enseignant s’est révélé très bénéfique".
Le site de l'OZP ici