Grande-Bretagne : les enfants de milieux aisés bénéficient d'un "plancher de verre" (rapport)
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 28 juillet 2015.
En Grande-Bretagne, les enfants de milieux aisés dotés de faibles capacités scolaires à l'âge de 5 ans ont 35% plus de chances de percevoir un salaire élevé à l'âge de 42 ans que ceux de milieux défavorisés montrant au même âge des signes précoces de "haut potentiel". C'est la conclusion d'un rapport de la Commission "mobilité sociale et pauvreté des enfants" - organisme public qui conseille le gouvernement britannique -, rendu public le 26 juillet. Il s'appuie sur une enquête au long cours menée auprès de 17 000 enfants nés en Grande-Bretagne en 1970 (tous la même semaine), dont les aptitudes cognitives ont été mesurées à l'âge de cinq ans. Une fois adultes, leur évolution sur le marché du travail a été suivie jusqu'à l'âge de 42 ans.
La transmission de compétences sociales et émotionnelles
Comment expliquer l'impact de l'origine sociale sur le devenir professionnel, indépendamment des compétences initiales ? Le rapport mentionne le rôle déterminant joué par les parents : ceux de milieux aisés procurent à leurs enfants un "plancher de verre" les empêchant de descendre dans l'échelle sociale même s'ils sont dotés de faibles capacités scolaires. Ayant souvent un niveau d'éducation élevé, ils peuvent les aider à progresser, "en particulier en mathématiques". Autres avantages qui entrent dans la balance, selon le rapport : la transmission de compétences sociales (comportement) et émotionnelles (estime de soi), l'accès aux établissements scolaires privés, l'habileté à choisir une orientation judicieuse ou à trouver des stages... Ces différents atouts ne bénéficient pas aux enfants de milieux défavorisés.
Comment lutter contre ces inégalités ? Le rapport suggère notamment "d'éduquer" les parents ne disposant pas de ces ressources afin d'améliorer leurs compétences et les perspectives offertes à leurs enfants. Ils ont à apprendre à "thésauriser les meilleures opportunités dans le système d'éducation et sur le marché du travail", comme le font ceux de milieux aisés.
Le rapport est consultable ici
Diane Galbaud